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"L'État est le plus mauvais des gestionnaires en matière de retraites", selon Nicolas Marques de l'institut Molinari

Pour Nicolas Marques, directeur général de l'institut Molinari, il faut introduire une dose de capitalisation au régime de retraites, si on ne veut pas se retrouver avec un système à deux vitesses.
Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Illustration du versement de la pension de retraite. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

La recette pour combler, à terme, le déficit du régime général des retraites selon le gouvernement, c'est de faire travailler les actifs deux ans de plus. Mais le problème est ailleurs selon Nicolas Marques, directeur général de l'institut Molinari, un centre de réflexion libéral. Il pointe du doigt celui qui gère le régime, à savoir l'État : "En France, l'État se mêle de tout, mais le sujet n'est pas la répartition. Elle existe dans le secteur privé, elle peut être très bien gérée à l'Agirc-Arrco avec des partenaires sociaux qui, de la CGT au Medef, sont capables de prendre les bonnes décisions. À contrario, l'État ne prend que de mauvaises décisions. L'État a promis 2 600 milliards aux fonctionnaires en activité et aux retraités et il n'a rien mis de côté, estime, jeudi 6 avril, Nicolas Marques

"L'État n'a pas créé de gouvernance en matière de retraite. Il devrait commencer par créer une caisse de retraite avec ses partenaires sociaux et les provisionner."

Nicolas Marques, directeur général de l'institut Molinari

à franceinfo

"On a fait de la capitalisation un monstre étrange"

Argument avancé par le gouvernement, il faut sauver le système de retraite par répartition, sinon vous aurez la capitalisation. Mais de fait il y a déjà de la capitalisation en France, obligatoire et collective, chez les fonctionnaires. Et pourtant c'est tabou. "Pourquoi c'est tabou ? Parce qu'on a fait de la capitalisation un monstre étrange. Mais on ne peut pas à la fois s'opposer aux inégalités dans notre pays et refuser la capitalisation collective qui est la plus égalitaire des retraites. Car tout le monde en bénéficie quel que soit le revenu, les habitudes. Si vous voulez éviter les systèmes à deux vitesses, il faut généraliser la capitalisation collective, pour que tout le monde en bénéficie", plaide le directeur général de l'Institut Molinari.

 

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