Nicolas Hazard (Inco) : "Nous voulons une double rentabilité : économique et sociale"
Nicolas Hazard, fondateur et président d’Inco, a décrypté, lundi soir dans "L'interview éco" sur franceinfo, le rôle de sa société d'investissement qui finance de jeunes entreprises socialement responsables.
Si Nicolas Hazard, "demande, comme tous financiers de base d’abord la rentabilité financière", le président d’Inco souhaite qu'elle soit "combiné à une rentabilité sociale", a-t-il expliqué, lundi 18 juin sur franceinfo. Pour le fondateur de cette société d'investissement qui finance de jeunes entreprises socialement responsables, les banques et les fonds de pension "n’ont pas le choix" que de le suivre. La forte croissance de cette société qui accompagne plus de 500 start-ups par an, dans une vingtaine de pays, s'appuie sur le fait que "les individus et les épargnants ont envie d’être plus acteur de la finance et plus acteur de leur épargne".
franceinfo : Quand vous investissez dans une entreprise, que lui demandez-vous et quels sont les critères ?
Nicolas Hazard : Je demande, comme tous financiers de base, d’abord la rentabilité financière. Je demande une rentabilité qui est combiné à une rentabilité sociale, c’est-à-dire que pour moi l’important c’est d’avoir une double rentabilité. À la fois, on a une rentabilité économique, c’est un pari, on demande combien ? Nous, on investit en capital, donc on met des billes dans une boîte et puis dans 5 ans, 7 ans, on voit où elle est. Si cela se trouve, elle aura fait fois deux fois, trois fois, voire plus.
Vous avez des exigences financières précises ?
On n’a pas d’exigence, puisque l’on fait un pari avec l’entrepreneur. Nous, on accompagne l’entrepreneur pour faire ça et en même temps on lui demande aussi d’avoir une vraie rentabilité, un vrai retour sur l’investissement d’un point de vue social et environnemental avec des critères que l’on mesure très précisément. On peut prendre l’exemple de l’entreprise Ethiquable, que l’on finance depuis le départ, qui est aujourd’hui leader en matière de commerce équitable. Elle fait vivre plus de 35 000 familles de producteurs, qu’elle paie à un prix juste et en même temps tous les produits sont bio. C’est un investissement très rentable d’un point de vue économique et financier et extra-financier aussi.
Derrière vous, il y a des investisseurs classiques, institutionnelles, des banques, des compagnies d’assurance, des fonds de pension. Est-ce qu’ils s’y retrouvent ?
Ils n’ont pas le choix, parce que derrière les banques, les fonds de pension, il y a des épargnants. Avec la crise des subprimes, avec les différents scandales qu’il y a eu depuis les années 80, les individus et les épargnants ont envie d’être plus acteur de la finance et plus acteur de leur épargne.
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