Nouvelle Renault électrique à moins de 20 000 euros : "Elle sera certainement fabriquée en Europe", affirme Luca de Meo, le DG de Renault
Le constructeur français Renault vient de présenter Ampere, sa nouvelle filiale 100% électrique, avec pour ambition de vendre plus d'un million de voitures électriques d'ici 2030. Dans ce cadre, il annonce le retour de la Twingo, ou plus précisément une nouvelle Twingo électrique, avec un prix à moins de 20 000 euros. Luca de Meo, directeur général de Renault, est l'invité éco de franceinfo, le mercredi 15 novembre.
franceinfo : Il faut absolument une voiture pas chère pour démocratiser enfin l'électrique ?
Luca de Meo : Je pense que c'est le défi que tout le monde a. On l'a vu aussi en Chine quand les voitures électriques ont touché la parité en prix catalogue avec les voitures hybrides, le mix a monté clairement. Il n'y a pas que la Twingo que l'on présente. On a présenté la Renault 5, la Mégane, la Scénic. Avec la gamme d'Ampere, on va couvrir 80% de la demande en Europe. Et justement, l'idée d'Ampere, c'est d'être capable d'être pointue en technologie, autant sur l'électrique que sur le software, mais de baisser les coûts pour qu'on puisse être capable en France, en Europe, de toucher avant nos concurrents la parité entre les deux technologies.
D'ici 2035, il sera interdit de vendre des véhicules neufs thermiques en Europe. Pour bénéficier du bonus écologique, il faut absolument que cette Twingo électrique soit fabriquée en Europe. Où sera-t-elle fabriquée ?
On a des hypothèses. Dans la chaîne de la valeur d'une voiture, il n'y a pas que l’endroit où elle est fabriquée. Il y a tout le thème de la recherche et développement, des composants, etc. Et je pense que, compte tenu du fait qu'il y a un lien très fort entre la plateforme de la Twingo, de la Renault 4 et de la Renault 5, beaucoup de choses se feront en France. Maintenant, il faut qu'on décide du site de production, on ne l'a pas encore décidé. Elle sera, certainement, fabriquée en Europe.
Confirmez-vous que la Twingo électrique, a priori, bénéficiera du bonus écologique ?
Mais c'est aussi pour ça qu'on imagine une voiture de ce type. C'est la demande du marché d'avoir des voitures qui sont accessibles. Et dans l'électrique, on peut imaginer de faire des voitures qui sont très orientées à l'utilisation urbaine. Ça veut dire qu'elles font moins de kilomètres, qu'elles vont moins vite, donc on peut se permettre d'avoir des batteries plus compactes, moins chères, et c'est pour ça qu'on arrive à ce niveau de prix.
Avec une fabrication prévue à partir de 2026 et une réduction des coûts de l'ordre de 40% qui est prévue, comment pouvez-vous nous assurer que ça ne se fera pas sur le dos des salariés et notamment des salariés français ? Ça fait partie des craintes qui ont été exprimées, aujourd'hui, par la CGT.
Je pense qu'ils n'ont peut-être pas complètement compris le projet. On a dû faire des sacrifices il y a deux ou trois ans pour restructurer l'entreprise. Ça fait déjà un an et demi qu'on est dans une nouvelle phase de développement chez Renault, où, en fait, on est en train d'embaucher des gens. Peut-être des gens différents, parce que les métiers changent, les technologies changent, mais on est dans une phase de développement. Et justement un projet comme Ampere, ça sert à assurer la pérennité des emplois en France. Quand je suis arrivé chez Renault, il y a trois ans, il y avait beaucoup de trous dans la raquette, notamment en France, et on a trouvé une solution, grâce au projet Ampere, à Douai, à Maubeuge, à Cléon, à Lardy, à Sandouville, à Dieppe avec Alpine etc. Donc je pense qu'à l'horizon où la Twingo sera produite, les usines françaises tourneront à plein régime.
Vous avez dit que vous alliez introduire votre filiale électrique, Ampere, en bourse au premier semestre 2024. Est-ce toujours d'actualité ?
Je pense que ce n'est pas indispensable techniquement parce que le projet est financé. Et heureusement, maintenant, Renault est capable de générer du cash, ce qui veut dire qu'on peut se permettre de faire le projet. Mais la bourse, c'est une façon d'accélérer le projet parce qu'à partir du moment où il y a des investisseurs, on peut accélérer beaucoup de décisions. La première fenêtre possible, ce serait là, au printemps 2024. Mais il faut que les conditions du marché soient là.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.