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Réforme des retraites : "Tout n’est pas joué !", selon Pierre Ferracci, président du groupe Alpha

Pour ce spécialiste des relations sociales, qui est également proche d'Emmanuel Macron, le gouvernement fait fausse route, et la contestation risque de prendre des formes plus violentes. Il répond mardi aux questions de Jean Leymarie sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pierre Ferracci, président du groupe Alpha. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La mobilisation faiblit, mais elle reste forte. Le mouvement contre la réforme des retraites dure depuis 41 jours. Une nouvelle journée interprofessionnelle est organisée jeudi 16 janvier. Pour Pierre Ferracci, président du groupe Alpha, invité mardi 14 janvier sur franceinfo, la réforme est, pour l’instant, un échec. Ce spécialiste des relations sociales, qui conseille les syndicats, est également un proche du chef de l’Etat. Il fait un constat simple : "Les syndicats qui demandent le retrait de la réforme sont majoritaires" et "l’opinion est toujours majoritairement derrière ceux qui contestent la globalité de la réforme"

"Le sentiment d’inéquité a grandi"

Selon Pierre Ferracci, le projet est mal engagé depuis le début : "On n’a pas posé les vrais problèmes, et à partir de là, le sentiment d’inequité a grandi." Le résultat est que, selon lui, aujourd’hui, "personne n’y comprend rien" .

Il faut que le gouvernement arrête de dire que le mouvement, la transformation, fait peur aux Français. Ce qui leur fait peur aujourd’hui, c’est qu’ils ont le sentiment que leurs pensions vont baisser, ou qu’ils vont travailler beaucoup plus longtemps pour maintenir le niveau de ces pensions.

Pierre Ferracci, président du groupe Alpha

sur franceinfo

Pierre Ferracci s’interroge sur les suites du mouvement. Ceux qui dénoncent la réforme "vont peut-être se demander s’il ne faut pas passer à d’autres formes d’actions". Le spécialiste des relations sociales évoque le souvenir des "gilets jaunes" : "L’image des gilets jaunes qui obtiennent des avancées significatives est encore dans toutes les têtes. Dans les syndicats, les éléments les plus radicaux poussent à durcir le mouvement. J’espère que le gouvernement en est conscient." 

Une "route très étroite"

Le gouvernement a accepté de créer une conférence de financement. Il propose aux syndicats et au patronat d’imaginer d’autres solutions que l’âge pivot pour ramener le futur régime à l’équilibre financier. Mais selon Pierre Ferracci, en réalité, "la route proposée par le gouvernement est très étroite". Il ajoute : "Ça peut donner le sentiment que l’âge pivot qui est sorti par la fenêtre va rentrer par la porte."

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