Réforme des retraites : une "question de timing et de méthode", selon Stéphane Richard, PDG d’Orange
Le patron du groupe Orange soutient, sur le fond, la réforme des retraites du gouvernement, mais il s'interroge sur la méthode : "il y a des choses qu'on comprend difficilement".
La réforme des retraites provoque toujours une forte opposition. Invité éco de franceinfo, vendredi 13 décembre, Stéphane Richard, le PDG du groupe Orange, "soutient" le projet : "Il faut réformer le système. Ce gouvernement a le courage de s’y attaquer."
Mais le dirigeant s’interroge sur la méthode de l’exécutif . "Franchement, il y a des choses qu’on comprend difficilement. Ça fait dix-huit mois ou deux ans qu’on parle de cette réforme des retraites. On avait nommé quelqu’un pour la préparer et faire une réforme très large. Et on se retrouve, alors que le projet n’est pas connu, avec une grève générale", explique Stéphane Richard.
Ce temps de concertation n’a pas permis de déminer le sujet avant. Maintenant, est-il possible de le faire ? Peut-on éviter les blocages qu’on connaît aujourd’hui ? Sincèrement, je ne sais pas.
Stéphane Richardà franceinfo
Le PDG déplore "le coût économique et le coût politique" de cette crise. Il ajoute qu'il "faut que chacun soit conscient de l’état de fatigue des gens, notamment en région parisienne. Il y a cette question de timing et de méthode. J’espère que ça sera aussi court que possible".
"Le marché n’aime pas cette industrie des télécoms"
Il y a quelques jours, Orange a présenté son plan stratégique, qui a été mal accueilli à la bourse. L’action Orange est en baisse, à 13,30 euros environ. "Un plan stratégique, ça vise le long terme, explique Stéphane Richard. Et les marchés financiers sont surtout intéressés par ce qui se passe dans trois mois, dans six mois, dans un an. Il y a un vrai décalage."
"Le cours de l’action valorise mal cette entreprise" , explique le PDG de l'opérateur qui défend sa stratégie et ses choix d’investissement "pour préparer l’avenir". Mais, "le marché, dit-il, n’aime pas cette industrie des télécoms".
En même temps que ce plan, Orange se dote d’une "raison d’être", comme la loi Pacte le lui permet : "Orange est l’acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d’un monde numérique responsable." Pour Stéphane Richard, "c’est une façon de dire qui on est et qui on veut être. On fera voter cette raison d’être en assemblée générale pour l’inscrire dans les statuts (…) Ce n’est pas une coquille vide".
Procès France Télécom : Orange ne fera pas appel du jugement
Le 20 décembre, le groupe Orange saura s’il est condamné dans l’affaire du harcèlement moral chez France Telecom. L’entreprise a été jugée, cette année, en tant que personne morale. Si elle est condamnée, fera-t-elle appel ? "Non", répond clairement Stéphane Richard : "Ça a été beaucoup de souffrance dans l’entreprise. Le procès d’ailleurs a ravivé cette période-là. On a beaucoup travaillé pour essayer de tourner cette page. Je crois qu’on y est globalement arrivé, et je n’ai pas envie de faire durer cela. Quelle que soit la décision, l’entreprise, personne morale, ne fera pas appel."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.