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Taxes américaines sur le vin français : "Une faute de nos gouvernants", selon le PDG de la maison Chapoutier

Les États-Unis ont augmenté de 25% la taxation du vin français, en répercussion du conflit euro-américain sur l'aéronautique. Michel Chapoutier, également président de l'Union des maisons et des marques de vin, estime que son secteur est victime d'une rivalité qui ne le concerne pas.

Article rédigé par franceinfo
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Michel Chapoutier, producteur et négociant en vin et PDG de la maison qui porte son nom. (FRANCEINFO)

Pour Michel Chapoutier, "c’est énorme !". Le producteur et négociant, figure de la vallée du Rhône, et PDG de la maison qui porte son nom, ne décolère pas sur franceinfo. Depuis mardi 12 janvier, les États-Unis appliquent de nouvelles taxes sur les vins français : +25%. Cette sanction fait suite à d’autres taxes américaines, dans le cadre du vieux conflit entre l’Europe et Washington au sujet de l’aéronautique. Les deux parties se reprochent leurs subventions mutuelles à Airbus et Boeing.

Michel Chapoutier explique que "les vins les plus chers partent aux États-Unis". "Au niveau de la France [et pour l’ensemble de la filière], détaille-t-il, déjà l’année dernière, ça a coûté près de 400 millions d’euros. Là, ça va coûter 600 millions de plus. On pense qu’en 2021 ça va nous coûter un milliard d’euros".

"Le vin n’a pas à rembourser à la place d’Airbus"

Le dirigeant, qui préside aussi l’Union des maisons et des marques de vin, dénonce l’attitude française et européenne : "Cette deuxième vague de taxation est consécutive d’une vraie faute de nos gouvernants", qui, après une première série de taxes, ont taxé en retour des produits américains, il y a plusieurs mois. Selon lui, il eût fallu attendre la fin du mandat de Donald Trump, et l’arrivée d’un nouveau président aux États-Unis, dans une ambiance plus sereine.

Aujourd’hui, Michel Chapoutier demande un remboursement des sommes perdues. Qui doit l’effectuer? "Airbus ou l’État!", répond-t-il.

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