Ambiance électrique entre le PS et les Verts
François Hollande a dit lundi-soir qu'il n'arrêterait pas ce chantier même s'il veut réduire la part du nucléaire en France. Un casus-belli pour les écologistes pour qui l'EPR est un projet couteux et dangereux. Résultat, un bel accro hier alors que socialistes et Verts sont en train de discuter du programme pour 2012 et du partage des circonscriptions.
Discussions vouées à l'échec ?
On l'a cru un moment hier quand un responsable d'Europe Ecologie Les Verts a annoncé le gel des négociations ; et quand d'autres se sont mis ouvertement à réfléchir a haute voix sur l'absence d'un accord avec le PS, comme le député Noël Mamère : "s’il n’y a pas d’accord [..] alors nous affirmeront notre autonomie politique et il y aura des candidats Europe Ecologie les verts dans les 577 circonscriptions de notre pays".
Ce que Cécile Duflot appelle le Plan B, mais le réalisme politique revient vite. Les écolos ne sont pas en position de poser toutes leurs conditions aux socialistes. Hier dans l'après-midi, Cécile Duflot, la patronne des Verts a reçu un coup de fil du candidat François Hollande, puis un autre de la première secrétaire du PS Martine Aubry. Le dialogue a repris et le député Vert François de Rugy dédramatisait : "la déclaration de François Hollande complique les choses […] mais en même temps nous ne sommes pas ni dans la rupture ni dans la dramatisation".
Coté PS, on se veut tout aussi rassurant
Au sujet de l'EPR, le réacteur nucléaire de 3ème génération, le député Michel Sapin, qui mène les négociations, pense que chacun peut rester sur ses positions et accepter un accord. Pour lui, "la langue française est riche" . Tout est une question de vocabulaire…
Sauf que la députée socialiste et ancienne "verte" Aurélie Filipetti n'y apporte pas beaucoup de nuance : "François Hollande a été clair ; il fermera la centrale de Fessenheim et il y aura d’autres centrales d’autre réacteurs qu’il faudra fermer […] et finir de construire l’EPR dans des bonnes conditions de sécurité pour permettre de continuer à approvisionner en électricité nos concitoyens".
Il reste grosso-modo une dizaine de jours au PS et aux Verts pour trouver un accord sur le nucléaire et sur le nombre de députés.
Ce coup de chaud ne cache-t-il pas autre chose ?
Un petit coup de François Hollande, d’après ces proches.
Le candidat sosialiste a très mal pris l'ultimatum lancé ce week-end par Eva Joly sur ces négociations et le sort de l'EPR. Il a donc trouvé l'occasion idéale de prouver qu'il n'est pas mou. L'un de ses lieutenants est très content. Ca montre pour lui qu'il a du caractère et qu'il ne cède pas aux diktats verts.
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