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Bové : "Les Etats ont détruit la politique agricole commune"

José Bové était l'invité de France Info ce lundi. Le député européen Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a estimé que la crise de l'élevage n'était pas réglée. Il a plaidé en faveur de règles européennes pour "éviter la vente à perte".
Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 15 min
  (José Bové, député européen EELV, demande nouvelles règles européennes pour l'agriculture © Radio France)

José Bové a estimé lundi sur France Info que les problèmes des éleveurs qui manifestent depuis le début de l'été sont loin d'être résolus. Selon le député européen EELV, le plan d'urgence du gouvernement va améliorer la situation de quelques exploitants, mais sans résoudre la question de fond, "la vente à perte" . Dans le collimateur de José Bové, vient en premier lieu "la politique européenne qui a depuis 20 ans, d'aligner les prix européens sur les prix internationaux" .

José Bové plaide en faveur de "nouvelles règles européennes, accompagnés ensuite de règles pays par pays ."

"Entre la transformation et la distribution, il il faut empêcher ces entreprises de jouer à la bourse avec les produits laitiers." 

L'élu européen réclame donc "des outils très clairs pour réguler l'offre et la demande". Est-ce la faute de l'Europe ? José Bové se défend de mener un discours anti-européen. Il vise la responsabilité des Etats membres. 

"Je pointe du doigt l'égoïsme de 28 Etats membres. Chacun regarde son nombril, le chèque qu'il doit verser, celui qu'il va recevoir, sans construire une politique pour l'avenir (...) Ce sont les Etats qui ont détruit la politique agricole commune." 

"Etre ministre jusqu'au bout"

Par ailleurs, interrogé sur le nouvel avenir du ministre du Travail qui devrait redevenir en soirée maire de Dijon, José Bové a estimé que ce choix "ne se fait pas" . Le ministre, François Rebsamen, prévoit de démissionner du gouvernement le 19 août. Pour José Bové, "à partir du moment où on accepte d'être ministre, on l'est jusqu'au bout". "Cela choque un peu les gens" , ajoute-t-il, "de se dire qu'on choisit d'abord sa sécurité en tant qu'élu, plutôt que le mandat qui a été donné".  

"C'est un peu traiter les gens par-dessus la jambe, en préférant sa propre carrière locale plutôt que l'intérêt général."

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