Cet article date de plus d'onze ans.

Ces affaires qui ébranlent la Sarkozie

Coup de projecteur ce matin sur ces affaires qui ébranlent la Sarkozie : mise en examen de Stéphane Richard dans l'affaire Tapie, primes de Claude Guéant, affaires Bettencourt, Karachi, financement de la campagne de 2007... Les proches de l'ancien président, voire le président lui-même, sont dans le viseur de la justice au point de, peut-être, compliquer un éventuel retour en 2017.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

D'abord, il y a l'affaire Tapie : Stéphane Richard a été mis
en examen pour "escroquerie en bande organisée" et cela amène une question, que tout le monde se pose : qui est le chef de bande ? L'actuel
PDG d'Orange, ancien directeur de cabinet à Bercy et intime de Nicolas Sarkozy,
a-t-il agi sur ordre ? C'est ce que tente de déterminer la justice. Depuis des
années, il en est un, en tout cas, qui accuse : François Bayrou dénonce une
"affaire d'Etat organisée contre l'Etat par l'Etat"
comme hier
soir sur France 2 :

"En 5e République, pour une affaire aussi
grave, il faut qu'un accord ait été donné au sommet de l'Etat."

Dans cette affaire Tapie, Nicolas Sarkozy est protégé par
son immunité présidentielle. S'il est intervenu dans l'arbitrage, c'est en
vertu de ses pouvoirs régaliens, un domaine dans lequel il ne peut être poursuivi
que pour des faits de haute trahison. Il ne serait, de toute manière, pas
pénalement condamnable, mais peut-être politiquement responsable. Et ce, d'autant
qu'un très proche de l'ex-président est dans le viseur de la justice, dans le
cadre de différentes affaires : Claude Guéant.

Claude Guéant, le bras droit, l'éminence grise, l'homme de
confiance de Nicolas Sarkozy à l'Elysée comme secrétaire général,
mais aussi au ministère de l'Intérieur en tant que directeur de cabinet. C'est
justement place Beauvau que, pendant deux ans, Claude Guéant est soupçonné d'avoir
pioché 10.000 euros par mois dans les fameux "frais d'enquête" des
policiers. Une pratique que ne pouvait ignorer Nicolas Sarkozy accuse le patron
des députés socialistes Bruno le Roux:

"Je crois que Nicolas Sarkozy aura du mal à se dégager
d'un comportement qu'il a lui-même favorisé."

"Claude Guéant est l'arbre qui cache la forêt" ,
renchérit l'un des plus féroces procureurs du sarkozysme à l'assemblée, le député
écologiste Noël Mamère :

"C'est le sarkozysme qui est en cause de cette affaire...
c'est le début d'un scandale d'Etat."

Les écologistes, les socialistes, l'ensemble de la gauche,
et une partie des centristes, sont tous ligués contre l'ancien président et son
clan.

De ce côté, justement, on réagit, mais hors micro. Certains
reconnaissent une gêne, une inquiétude mais, face caméra, c'est autre chose. La
plupart des responsables UMP s'offusquent bruyamment quand on évoque une responsabilité
de Nicolas Sarkozy. Pour le député et ancien ministre Benoît Apparu, c'est Claude
Guéant qui a fait une faute, et pas son ex-patron:

"Si on commence à considérer que toute faute commise
par un collaborateur rejaillit sur son boss, j'imagine qu'il faudrait que
François Hollande démissionne demain matin parce qu'un de ses proches (Jérôme Cahuzac) a fauté
lui-aussi!"

Sous le couvert de l'anonymat, un autre député UMP, ancien sarkozyste,
le concède, "l'implication de Nicolas Sarkozy est la partie la plus
délicate de cette affaire"
. D'autant que l'avenir de la droite dépend beaucoup
de l'ancien président. On le sait, Nicolas Sarkozy prépare son retour: il
consulte, se déplace, rencontre les grands de ce monde, bref, il peaufine son
statut de recours pour 2017. Ces affaires qui l'embarrassent, lui et son
entourage, peuvent-elles l'empêcher de revenir ? Oui, assure - en se délectant

  • le député front national Gilbert Collard:

"Si cela continue, il reviendra seul!"

Dans l'entourage du patron de l'UMP, Jean-François Copé, on
admet que "ça fait désordre dans le paysage" . "Il
faudra voir si ça gêne Sarko dans trois ans"
. Mais on assure ne pas
s'inquiéter pour l'avenir de l'UMP.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.