L'obsession DSK
Il les rend tous dingues, pour ne pas dire : il les obsède !
Et ce n’est pas près de se calmer. Le 16 mai 2011, trois ans jour pour jour hier, la France se réveillait sous le choc, avec l’image du directeur général du FMI menotté à New York. Mieux qu’une série télé américaine. L’affaire du Sofitel a passionné le monde entier.
La question revient à chaque fois, comme pour le 11 septembre : « que faisiez-vous ce jour-là » ?
Et la folie médiatique depuis n’est jamais retombée. Digne de la famille Grimaldi ! Ironie de l’histoire : DSK et Grace de Monaco font chacun l’objet d’un film qui enflamme le Festival de Cannes.
Mieux encore : en pleine campagne des Européennes, Dominique Strauss-Kahn occupe le sommet de l’affiche, en apportant ce soir son témoignage sur France 2 , dans un magazine signé David Pujadas et Daniel Cohen, intitulé « le Roman de l’Euro ». En clair, le pestiféré de la politique, le paria abonné à la page scandales, est aujourd’hui consulté comme un oracle.
Ce qu'il devient aujourd’hui
Banquier d’affaires. Et ça cartonne pour lui. Les dirigeants des pays émergents, c’est-à-dire ceux qui ont une croissance record, se l’arrachent pour son expertise et ses conseils. De la Russie à la Chine. Dominique Strauss-Kahn s’est associé avec un autre banquier, Thierry Leyne, pour fonder une banque d’affaires baptisée LSK. L’ancien patron du FMI passe sa vie à l’étranger, et ceux qui le consultent se moquent éperdument de ses déboires judiciaires. Et du procès du Carlton qui n’est toujours pas « audiencé », comme disent les avocats. DSK ignore quand il sera jugé. Une épée de Damoclès.
L'éternelle question du retour à la vie politique
A l’heure qu’il est, il ne le veut pas. Il est passé à autre chose, ses activités nouvelles l’accaparent autant qu’elles le passionnent. Mais les passants dans les restaurants qu’il fréquente ou tout simplement dans la rue, ne cessent de l’approcher et lui disent régulièrement : « revenez, on a besoin de vous ». Son fantôme hante la classe politique, qui subit de la gauche à la droite un procès permanent en incompétence. Comme s’il y avait un vide, un abîme à combler.
Le film présenté à Cannes surfe sur sa notoriété
Personne ne sait comment le public va accueillir « Welcome to New York » d’Abel Ferrara, qui ne sera pas diffusé en salle, mais en VOD, sur le net, à partir de samedi. Le film, aux dires de ceux qui l’ont vu, remet en scène, à travers Gérard Depardieu qui l’incarne, un DSK trash. Dominique Strauss-Kahn, mais aussi Anne Sinclair, n’ont toujours pas réagi. Quelles sont leurs intentions ? Ces deux personnalités, qui n’ont aucun lien entre elles depuis leur séparation, sont désormais des icônes, qui font l’objet d’émissions à succès, de livres, de films. Ils sont passés dans une autre dimension, qui ne leur appartient plus.
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