L'UMP veut détourner la manifestation du 26 mai
L'ancien ministre et député UMP Luc Châtel a trouvé d'autres
raisons de défiler dans la rue : "On voit qu'il y a un fort
mécontentement dans le pays qui dépasse largement cette question du mariage. C'est
vrai, il y aura un rassemblement qui dépassera cette question et que sera un
message d'alerte vis-à-vis du gouvernement. François Mitterrand en son temps a
eu la lucidité de changer de politique au moment où il allait dans le mur. Nous
demandons aujourd'hui très clairement de changer de politique. "
Voilà une bonne occasion pour l'UMP de refaire son image
d'opposant numéro un, et de ne pas laisser le Front national prendre cette
place. C'est l'analyse de Jean-François Copé. Pour le Président de l'UMP si son
parti est dans la rue c'est parce qu'il est au côté des Français qui expriment
leur ras le bol : "Qu'aurait-on dit des responsables de l'UMP s'ils
n'étaient pas au milieu des Français qui exprimaient leur opposition ? On
passe son temps à expliquer qu'il y a une déconnexion que les partis se
déconnectent de la réalité du terrain, et on aurait laissé champ libre aux
seuls extrémistes ? Jamais. "
Un sujet qui divise
Mais c'est précisément cet argument et le fait de se retrouver
à défiler au côté du Front national qui fait tiquer certains à l'UMP. François
Baroin, par exemple, a rappelé à Jean-François Copé que l'UMP était un parti de
gouvernement qui devait respecter les institutions.
L'ancien ministre et député
Eric Woerth reconnaît qu'il y a débat : "Il y a une discussion sur
la place d'un mouvement comme le notre, c'est-à-dire profondément démocrate,
républicain et responsable, sur la façon de prolonger ce débat. La discussion
est ouverte, elle est posée. Jean-François Copé a plutôt envie de donner des
consignes et d'y participer, certains ont plutôt envie d'y participer
individuellement mais pas en tant que mouvement. "
Et à l'UMP, assure Jean-François Copé, l'avis de François
Baroin est isolé et très minoritaire.
Une nouvelle forme de mobilisation pour l'UMP
Il y a ceux qui espèrent toujours que le gouvernement
abandonne le mariage pour tous, c'est le cas du député UMP, Daniel Fasquelle : "Il y a eu des exemples dans le passé de manifestations organisées par la
gauche et qui ont conduit le pouvoir à retirer le texte face au mécontentement
des Français. Donc je pense que cette manifestation du 26 est tout à fait
légitime. "
Et a ceux, comme le député Eric Ciotti, qui espèrent comme
Luc Chatel un changement de politique avec des références inédites pour la
droite : "Il y a eu dans notre histoire des manifestations
importantes pour défendre la République ou des principes fondamentaux. "
Un parti qui serait irresponsable
Vu du Parti socialiste, l'UMP n'est pas dans la rue mais plutôt
à la rue, selon le vice-président du groupe PS à l'Assemblée, Thierry Mandon :
"L'UMP est en plein potage. Elle nous dit, le texte si on revient un jour
au pouvoir on ne le touchera pas, et en même temps elle appelle à manifester
contre un texte qu'elle ne touchera pas. Donc la position est complètement
incompréhensible. Si on rajoute qu'ils veulent transformer la manifestation du
mariage pour tous à tous contre le gouvernement on est complètement perdu. "
Un parti qui serait irresponsable. C'est le premier argument
contre ces appels à manifester inédit pour l'UMP. En cas de forte mobilisation
le 26 mai il faudra en trouver d'autres. Les socialistes devront aussi répondre
à une autre mobilisation contre eux dans la rue, celle du Front de gauche le 5
mai.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.