La campagne présidentielle entre parenthèses
Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen qui mettent la campagne entre parenthèse, comme tous les autres candidats ou presque. Du jamais vu sous la Ve République.
Ce n'est pourtant pas la première fois que la violence surgit en pleine campagne. 1988, l'assaut de la grotte d'Ouvéa tourne au carnage entre les 2 tours de la Présidentielle : 21 morts. 2002 : 8 morts, une vingtaine de blessés lors la fusillade au conseil municipal de Nanterre. Trois semaines plus tard, le visage tuméfié de papy Voise est à la Une des journaux télévisés. Le fait divers relance le débat sur l'insécurité juste avant le premier tour. Le surlendemain, Lionel Jospin est éliminé au profit de Jean-Marie Le Pen.
Cette fois, pas de déclaration partisane.
Les candidats sont comme figés. Pas de polémique, mais un affichage au plus près des victimes. Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou ont fait le déplacement à Toulouse. Les candidats de l'UMP et du PS se sont d'ailleurs retrouvés pour la cérémonie à la synagogue Nazareth hier soir. Un peu plus tard, le candidat du Modem était lui en meeting à Grenoble. François Bayrou qui se démarque et qui assume : "C'est pas mettre la campagne entre parenthèses, ce qu’il faut c’est que ces sujets là […] ça devienne un des sujets principaux du choix que les Français vont devoir faire pour leur pays". Une déclaration mesurée, même si François Bayrou a maintenu sa réunion publique.
La prudence des candidats
La moindre déclaration polémique pourrait passer pour de la récupération. Un risque qui pourrait avoir des conséquences politiques désastreuses pour Jean-François Doridot de l'institut Ipsos : "L’erreur serait de rechercher des responsabilités dans des propos qui se sont tenus il y a une semaine, deux semaines […] je pense que les candidats ou les entourages qui se livreraient à ce type de déclarations aujourd’hui auraient tord et le paieraient dans l’opinion et les enquêtes d’opinion".
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