La vie normale reprend enfin son cours...
C'est assez incroyable de
voir ce sujet qui aura occupé la une de tous nos journaux, fait le tour du
monde des Etats-Unis à Taïwan, jusqu'à cette ultime piqûre de rappel que
constitue la visite de Valérie Trierweiler à Bombay aujourd'hui... et ce pendant
18 jours. Et bien ce mélo international va
disparaître en 18 mots seulement... vous pouvez les recompter, les mots qui
composent le message transmis samedi à l'AFP par François Hollande, qui
a "mis fin", expression très fonctionnelle, à son feuilleton privé,
pour lequel rien ne nous aura été épargné après le choc des photos sorties
par Closer : les atermoiements
présidentiels, la détresse d'une femme, les interrogations sans fin sur vie
privée/vie publique, le statut de première dame. Au secours ! Cette
capacité de zapping est tout aussi déconcertante que rassurante : il
suffisait d'un simple message pour stopper la machine infernale, qui va rester
attentive au moindre soubresaut sentimental, au moindre tweet. Attention aux
rechutes...
L'entourage présidentiel respire
La pression est brutalement
retombée à l'Elysée. "Terminé, fini, nous sommes soulagés" ,
confiait hier soir un proche du président. "Tous les deux on souffert, il
y aura sans doute des queues de comète dans la presse, mais dès ce lundi, entre
les chiffres du chômage, la réunion à Matignon sur le pacte avec
les entreprises et le voyage de François à Istanbul, nous sommes déjà sur autre
chose ", a conclu cet intime installé aux premières loges.
Il était temps de reparler des sujets normaux ?
Frédéric Dabi, le directeur
général de l'institut IFOP, n'en revenait pas hier : son baromètre sur les
européennes dans le Journal du Dimanche a fait un flop. Tout le monde l'appelait au téléphone
pour qu'il commente le psychodrame. Mais rien ou presque sur son enquête qui a juste
donné le Front National en tête des intentions de vote pour le scrutin de mai,
devant l'UMP et le PS. Est-ce que quelqu'un s'en souvient : la même info
publiée le 9 octobre dernier par le NouvelObs
avait provoqué un choc, parce qu'elle plaçait déjà Marine le Pen en tête des
Européennes. L'Obs s'interrogeait
alors : " bientôt le premier parti de France ? " Trois mois plus
tard, la prophétie semble se réaliser, dans une indifférence générale.
L'affaire privée aura-t-elle un impact sur l'électorat
PS ?
Au doigt mouillé :
impact très limité. La popularité ne se construit pas uniquement sur les
questions privées, même si elle peut en pâtir. Les raisons profondes du
mécontentement vont souvent à l'économie ou au social. Quant à l'électorat
féminin, gare aux clichés : les femmes se préoccupent d'emploi, de pouvoir
d'achat, de sécurité, comme les messieurs. François Hollande n'a pas à redouter
outre mesure un épisode déjà dans le rétroviseur.
La courbe du chômage de l'année 2013 vient à son
secours ?
Pour le meilleur et pour le
pire : nous allons parler d'autre chose, mais pas forcément pour des
bonnes nouvelles. Le mot-clef martelé par Michel Sapin jusque hier soir est
"stabilisation ". Les chiffres de décembre vont confirmer une décrue du seul chômage des jeunes.
"Le premier moteur, celui de la politique de l'emploi, porte ses fruits. Le second, celui de l'activité économique et des entreprises est
allumé, mais ne tourne pas suffisamment ", prévient le ministre du
travail, qui a tourné lui aussi la page privée présidentielle. Vous
voyez ? Ça y est ! Nous parlons d'autre chose. Quel miracle...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.