L’argent de la campagne
Ils vont faire très, très attention, promettent les hommes du président, pardon, du candidat ! Pas question de mélanger les avions, les voitures, les frais de réservation de salles. Désormais tout est clair.
Mais ça ne l'a pas toujours été, et certains frais doivent être réintégrés au compte de campagne de Nicolas Sarkozy, ce budget placé sous la surveillance d'une commission indépendante. C'est ce que réclame les socialistes, et avec eux Régis Juanico, responsable du financement de la campagne Hollande : "Pendant les meetings qui ont eu lieu à Toulon par exemple, on nous dit (le CSA) qu’i y a 60% de temps de parole qui dépend de la politique électorale et 40 % seulement de la fonction présidentielle".
Promis juré, le candidat Sarkozy réintégrera tout ce qui sera litigieux. Pour l'heure, son staff se préoccupe surtout de rentrer dans ses frais, comme tout le monde, et ça n'est pas facile car les frais sont élevés. Rien à voir avec les centaines de millions de dollars dépensés par les candidats aux Etats-Unis, mais tout de même, une campagne, ça revient cher.
Le plafond autorisé par la loi atteint presque 17 millions pour les candidats atteignant le 1er tour, 22,5 millions pour les finalistes du second tour. Et l'Etat ne rembourse qu'une petite moitié de cette somme. Comment les candidats se débrouillent-ils ? La réponse de Dominique Dord, le trésorier de l'UMP : "L’UMP a dores et déjà prévu d’abonder à hauteur de 4 millions et demi il y a donc 5 millions et demi à trouver dans l’hypothèse où tout est dépensé ; on est en train de faire un très bon début d’année 2012 avec des adhésions et des dons importants ; on devrait être dans les clous".
Les dons de personnes physiques sont plafonnés là aussi par la loi, pas plus de 4.600 euros par personne. Chez François Hollande, on espère récupérer ainsi un à 3 million d'euros. Le reste sera payé par le PS.
Les petits candidats
Les petits essaient de ne pas voir trop grand. Ceux qui n'atteindront pas les 5% au premier tour auront droit à un remboursement de 843.000 euros. C’est donc le budget du candidat NPA Philippe Poutou, de Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, ou encore du souverainiste Nicolas Dupont Aignan. L'écologiste Eva Joly, menacée de ne pas dépasser les 5%, fait elle aussi très attention avec un budget de 2,3 millions euros. François Bayrou, qui n'aura pas ce problème, a prévu 8 millions, la somme remboursée par l'Etat. Quant à Marine Le Pen, elle a des difficultés à convaincre les banques de lui prêter cette même somme. Explications de son trésorier Wallerand de St Just : "Tout ce qui entretenu au sujet des parrainages des maires, ça refroidit un peu les prêteurs éventuels".
A noter que le parti d'extrême droite fait payer ses meetings : cinq euros l'entrée. Et que les meetings d'un autre candidat, Jean-Luc Mélenchon, font tellement le plein, que le patron du Front de gauche a lancé une souscription pour pouvoir louer des salles plus grandes.
Coût global de cette campagne présidentielle
220 millions d'euros, dont un gros quart qui va au remboursement des frais de campagne. Et le reste va notamment à l'impression, la mise sous pli et l'affranchissement des tracts et bulletins envoyés aux électeurs, cette grosse enveloppe marron que vous recevez quelques jours avant le scrutin.
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