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Le style Valls, un ton neuf pour un programme inchangé

Le discours de politique générale de Manuel Valls marque un changement de ton dans le quinquennat. Il y a un style Valls ?
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Déjà il faudrait trouver le
bon adjectif : " vallsiste ", " vallsien " ? Il n'existe pas encore. Son
prédécesseur n'en avait pas... ça aurait pu être " ayraultique ".

Alors oui, il y a un style. Le
résultat du vote de confiance - 306 voix - a validé une prestation très
énergique, une fougue qui a dépoussiéré la trop grande tranquillité d'un
Jean-Marc Ayrault qui s'était heurté à l'impatience des Français.

Le langage vérité du Premier
ministre, son portrait d'une France qui souffre, son coup de pouce de 500 euros
annuels pour les smicards, ses promesses de baisses de charges, d'allègements
de dépenses publiques, de suppression du millefeuille territorial, son habileté
à satisfaire chacune des composantes de la majorité lui ont permis de franchir
l'obstacle. Même si personne ne sait, le jour d'après, comment sera financé le
programme présidentiel. Mais Manuel Valls a fait
preuve d'une belle énergie. C'est déjà ça.

Vous vous êtes livré mardi à un SMS-trottoir. De quoi
s'agit-il ?

Demander à des parlementaires
de tous bords, dont certains avaient le smartphone à la main dans
l'hémicycle : "Que pensez-vous du discours que vous êtes en train
d'écouter ?"

Première réponse, celle de  Jean-Jacques Urvoas, membre de la garde
rapprochée : "la confiance dans l'audace, l'efficacité dans la
lisibilité de l'action, la vérité de l'engagement
". Bon, le patron de  la commission des lois est fan. Tout comme le
député socialiste de Paris Jean-Marie le Guen, qui a vu "un Premier
ministre engagé, républicain et patriote, empreint de gravité et
d'émotion
".

Noël Mamère, chez les écologistes, est plus sévère.   Message bref : "c'est
de la com
".  Les Verts demandent à
voir, notamment sur le respect des engagements en matière de transition
énergétique.

L'opposition, elle aussi,
s'est montrée critique, sans surprise. Jean-Christophe Lagarde a trouvé Manuel
Valls " autoritaire, cassant, trop pressé. Reste que ce type est
doué
", a admis le député centriste. Et pour l'UMP Valérie Pécresse :
"techno sur l'économie, fier sur le régalien ".

La fin du discours a marqué les esprits...

Jean-Luc Mélenchon ne croit
pas si bien dire : c'est vrai qu'il y avait quelques similitudes avec le Nicolas
Sarkozy revendiquant jadis ses racines de " petit Français au sang
mêlé ", quand Manuel Valls a rappelé son origine espagnole et dit sa
fierté d'être français... lui qui a convoqué, comme l'ancien
président, Mendès-France, Jaurès ou De Gaulle, y ajoutant Clémenceau.

De
son oral, nous retiendrons la passion, la flamme. Mais nous ne savons toujours pas
comment seront financés les 50 milliards d'économies promis par le chef de l'Etat,
une paille dans le grain. Réponse avant la fin du mois. L'heure de vérité
approche.

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