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"Quand on fait la déchéance de nationalité et la loi Travail, on fracture la gauche" (MJS)

Quatre ans après l'élection de François Hollande, qui avait fait de la jeunesse l'une de ses priorités, Benjamin Lucas le président du MJS était l'invité de France Info pour dresser le bilan de l'action du chef de l'Etat.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

"Quand on fait la déchéance de nationalité et la loi Travail, on fait deux choses qui sont mauvaises parce que ça fracture la gauche, parce que ça ne répond pas à nos engagements de campagne et donc ça nous met en danger pour l'élection présidentielle de 2017 ", a déclaré Benjamin Lucas, président du MJS, vendredi sur France Info.

"Une réforme, c'est un mouvement ; et un mouvement peut aller en avant ou en arrière. Je crois qu'il y a beaucoup à faire et qu'une réforme de gauche pour la loi du travail, elle doit se traduire par des conquêtes sociales, par des progrès. Cette loi part du principe que la protection des salariés est un frein à l'emploi. Moi, je crois que c'est l'inverse ", a expliqué le président du Mouvement des jeunes socialistes.

"Beaucoup de mauvais esprits comparent ce qui se passe au Titanic, sauf qu'avec cette loi, j'ai l'impression qu'on crée nous-mêmes l'iceberg. Et je ne voudrais pas que ça nous conduise à la catastrophe en 2017 ", a indiqué Benjamin Lucas.

Benjamin Lucas répond à Emmanuel Macron

"Emmanuel Macron a choisi de lancer son mouvement chez moi, à Amiens, dans une région où le Front national fait 40%. Quand on tient un discours qui dit que la droite et la gauche font la même chose, et que finalement on peut gouverner ensemble, c'est de nature à renforcer l'extrême droite dans ce pays. A mon avis, c'est dangereux ", a assuré Benjamin Lucas. 

"Il y a toujours eu à gauche d'un côté la tentation de l'adaptation au libéralisme, de l'autre une volonté plus radicale de transformer la société. En 1984, Laurent Fabius incarnait la modernité et l'adaptation au libéralisme. C'était Dominique Strauss-Kahn dans les années 1990-2000. Ces gauches-là ont toujours cohabité et je me bats pour ça aujourd'hui ", a indiqué Benjamin Lucas.

Mais le président du Mouvement des jeunes socialistes a précisé que "dans tous les pays où on l'essaye, ça ne marche pas, ça affaiblit la gauche et ça renforce l'extrême droite ".

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