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Six mois après son élection, François Hollande en pleine crise de confiance

Il y a six mois jour pour jour, François Hollande était élu président de la République. C'était le 6 mai. Six mois après, sa cote de confiance baisse très bas. Il tente de reprendre l'initiative pour restaurer la confiance des Français, étrillée par la crise économique.
Article rédigé par franceinfo
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"Où seront-ils dans six mois ? " Dès la fin de la campagne électorale, en mai, François Hollande s'interrogeait sur les foules venues le soutenir. Et en effet, six mois après, la cote de popularité du président fond comme neige au soleil : environ 55% d'opinions favorables en juin : 36% à 42% aujourd'hui selon les instituts de sondage. L'une des plus mauvaises courbes de la Vème République. Pour l'intéressé, il faut de la pédagogie et il annonce une conférence de presse mi-novembre pour "donner des perspectives ". Et pour l'un de ses proches, le sénateur PS André Vallini, il était plus que temps de prendre la parole : "Les Français ont besoin d'être périodiquement rassurés par le président. Je ne conseille pas du tout à François Hollande de saturer l'espace médiatique. mais je pense que la rareté de la parole présidentielle n'est plus de mise non plus ".

En six mois, c'est en particulier le soutien des classes populaire s'est érodé. Pas étonnant, estime Eric Coquerel, secrétaire national du parti de gauche : "On ne pensait pas que la politique d'accompagnement au libéralisme irait aussi vite et aussi fort. Quand un parti social-démocrate applique cette politique, le plus probable, c'est ensuite une alternative de droite et d'extrême-droite ".

L'extrême-droite, justement, fait la même analyse. Et elle joue les Cassandre, affirmant l'avoir dit dès le début, comme Florian Philippot, vice président du Front national : "François Hollande applique le programme décidé par lui, par la BCE, par l'OMC. Il fait exactement ce qu'aurait fait l'UMP. Il n'y a aucun changement par rapport à ce qu'a décidé l'Union européenne ".

La crise économique pèse de tout son poids sur ce bilan à six mois, avec une croissance en berne et un chômage en hausse. A droite, on estime que justement, face à cette situation, François Hollande ne fait pas le poids, estime Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes : "Il y a cette extraordinaire inexpérience à la tête de l'Etat. la différence entre être chef de parti et chef d'Etat, elle est énorme et on la mesure chaque jour ".

Face à ces critiques, le chef de l'Etat veut montrer qu'avec son gouvernement, il travaille sur le fond. Il espèrece résultat - entre autres - du rapport Gallois. mais les "couacs" de ces dernières semaines ont brouillé le message. Pour le député UDI Jean-Christophe Lagarde, il s'agit pourtant d'un test pour le président : "Si François Hollande a le courage de suivre les recommandations sur les 30 milliards de baisses de charges, à ce moment là, il deviendra un vrai chef d'Etat. Il aura mécontenté ses amis, mais il aura servi la France ".

En attendant, François Hollande fait surtout le dos rond et demande à être jugé sur les résultats. Des résultats qu'il n'attend pas vraiment avant fin 2013, voire 2014.

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