Euro 2024 : qui est Cyril Moine, le préparateur physique qui récupère des Bleus épuisés avant les deux derniers matchs de la saison ?

A Clairefontaine, où l’équipe de France de football est en stage avant les deux matches qualificatifs de l’Euro 2024 de vendredi 16 juin et lundi 19 juin, un homme a récupéré des joueurs épuisés, après une saison qui les a notamment fait disputer une Coupe du monde en plein milieu du Championnat, en novembre au Qatar. C’est Cyril Moine, le préparateur physique des Bleus, qui doit donc les amener en bon état face à Gibraltar vendredi et contre la Grèce lundi, en match de qualification à l'Euro 2024. Ils ont déjà perdu Adrien Rabiot, par exemple, qui a ressenti une douleur à l’entraînement. C’est donc un préparateur physique qui doit épargner ses joueurs plus que les stimuler... ce qui est presque aux antipodes de sa marque de fabrique.

Cyril Moine est originaire de Dijon. Il a 51 ans. Il grandit dans un environnement de foot, avec un père qui joue tous les week-ends en amateur. Lui et son frère aussi. Assez lucide, il comprend qu’il ne fera pas carrière balle au pied. Et comme il est plutôt brillant au niveau études, il continue avec un DESS en entraînement-management et un master sur les organisations du sport. Mais il n’y a pas que le foot dans sa vie. Il a l’air pudique comme ça, Cyril Moine, mais il est DJ dans les mariages. Il danse, avec même une botte secrète. "J'adorais danser Michael Jackson. Ça a commencé tout petit, dans ma chambre, devant mon miroir, et j'ai appris à faire le moonwalk. A chaque échauffement, je mets le moonwalk, et les joueurs savent tous le faire, pas de souci... Non, je déconne ! (rires) Personne ne le sait, dans le staff..." Nul doute qu’après cette chronique, il va être obligé de l’intégrer à ses entraînements.

S’il est considéré comme un adepte de l’entraînement "intensif", c’est qu’il a fait son premier stage d’étude au FC Nantes. Les Nantais savent que démarrer à l’époque de Jean-Claude Suaudeau, ça veut dire "intensité". Donc courir, courir, courir. C’est ce qu’il a appliqué à Nantes, à Rennes, en Turquie également dans d’autres sélections nationales puisqu’il a opéré avec Vahid Halilhodzic, avec l’Algérie puis avec le Japon.

Obsession récupération

Seulement cette fois, les Bleus arrivent épuisés après une saison qui a même inclus une Coupe du monde en novembre, en plein championnat. Et donc cette semaine, pour Cyril Moine, il s’agit surtout de les épargner, de les bichonner. Et même de leur rappeler de s’hydrater, tout simplement, vu les températures. "Griezmann a fait 63 matchs dans la saison, Kylian 57 ou 58 matchs... donc il faut être très prudent. L'hydratation est primordiale. 25 cl toutes les demi-heures, un demi-litre par heure, en petites gorgées... Sur un entraînement, un joueur peut perdre 1 kg, 1,5 kg. C'est de l'eau, de la transpiration. Et il faut récupérer tout ça derrière." Et pour chaque kilo perdu, il faut multiplier par 1,2. Donc, pour 1 kg : 1,2 litre.

Cyril Moine n’a jamais croisé directement la route de Silvio Berlusconi, mais d’une certaine façon si ! Le préparateur physique qu’il est, quand j’ai prononcé le nom de Berlusconi, m’a tout de suite dit : 1993, la victoire de l’OM face au Milan AC. Lui qui a préparé les joueurs marseillais quelques années plus tard, de 1998 à 2001, la tête de Boli, tout ça est très frais dans sa mémoire, cette victoire qui a décomplexé le foot français. "On réalise ce rêve de la Champions League face au grand club de Berlusconi qu'est le Milan AC. Marseille a permis de décomplexer mentalement tous les joueurs qui sont venus derrière."

On l’aura compris, le prince du moonwalk est un compétiteur dans l'âme... Après deux ans avec les Bleus, son plus grand moment reste un trophée que certains jugeront anodin, la victoire en Ligue des nations il y a deux ans... La seule depuis qu’il est dans l’équipe. En attendant, espère-t-il, l'Euro, l'été prochain en Allemagne.