L'opposition syrienne sur la communauté internationale : "Que du bla-bla..."
La
communauté internationale est ce jeudi clairement pointée du doigt par
l'opposition syrienne. Réuni en urgence dans la nuit de mercredi à jeudi à New
York, le Conseil de sécurité
des Nations unies n'a débouché sur aucune déclaration significative.
Tout juste l'ONU appelle-t-elle à "faire la lumière " sur le bombardement, par l'armée
de Bachar al-Assad, des faubourgs de Damas mercredi. Une attaque menée à
l'aide de gaz neurotoxiques selon
les rebelles, qui aurait fait plusieurs centaines de morts.
"Réagir très vite pour mettre fin à cette
souffrance" (Fahad Al-Masri)
Invité jeudi matin de France Info, Fahad
Al-Masri, porte-parole de l'opposition syrienne à Paris, s'est montré très
remonté par cette position timide. Selon lui, "toute la communauté internationale sait bien
que le régime a des quantités énormes d'armes chimiques et biologiques ". À propos du
régime de Bachar al-Assad, il estime qu'"ils sont très malins " et savent que la
communauté internationale reste aujourd'hui divisée.
Pas
de doute
Est-on sûr que seul le régime de Bachar al-Assad
a accès à des armes chimiques et biologiques ? Pour l'opposition syrienne et
Fahad Al-Masri, aucun doute que le raid mené mercredi a été marqué par un usage
massif d'armes chimiques, c'est ce que disent les "témoignages des médecins sur place, des
officiers de l'Armée syrienne libre (ASL).. ."
Insupportable
donc pour les rebelles syriens de constater l'inaction des Nations unies,
d'autant que des inspecteurs sont présents depuis dimanche en Syrie, justement
pour enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques au cours du conflit déclenché
il y a deux ans et demi. La question est aujourd'hui : les inspecteurs auront-ils
accès, comme le demandent notamment Paris et Washington, aux lieux du
bombardement de mercredi ?
"Nous accusons.. ."
La
colère est grande chez les membres de l'opposition, qui se sentent plus que
jamais abandonnés par la communauté internationale. Les rebelles, et notamment
l'ASL, ont compté 1.703 victimes après le bombardement de l'armée mercredi.
6.000 personnes en tout auraient été touchées.
"Il n'y a pas une volonté internationale de mettre fin
à ces crimes" (Fahad Al-Masri)
Pour Fahad Al-Masri, la communauté
internationale est "responsable " de la situation. "Nous accusons la France, les
États-Unis, la Russie et la Grande-Bretagne de garder le silence sur ces crimes ", poursuit le
porte-parole de l'opposition à Paris. Concernant la France, il estime que Paris
"doit être fidèle aux valeurs de la République ".
Très remonté, et ému, il affirme vouloir une "réforme du Conseil de sécurité
des Nations unies". Pour conclure, en résumant la position
de la communauté internationale : "Que du bla-bla..."
►► À ÉCOUTER Laurent Fabius ne
comprendrait pas que "la
mission de l'ONU ne puisse pas accéder directement aux site s"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.