Louis Gallois : "L'industrie, c'est capital pour la France"
Comment va l'industrie aujourd'hui ?
"Nous avons atteint le fond de la piscine, l'industrie
française est à un niveau bas mais on assiste à une légère remontée. La part
de l'industrie française dans l'industrie européenne ne baisse plus et elle a même
tendance à légèrement progresser. Ce sont des premiers signes qu'il faut
encourager et soutenir".
Quel impact sur l'emploi ?
"Je ne suis pas sûr que l'industrie sera elle-même
créatrice de beaucoup d'emplois dans l'avenir mais quand l'industrie va bien
elle crée de l'emploi à l'extérieur. Un emploi industriel génère
trois, quatre emplois en-dehors de l'industrie.
Elle a un effet d'entrainement sur tout le reste de l'économie.
L'industrie, c'est capital pour la France, c'est ce qui assure à la France son équilibre
commercial, l'innovation, la recherche, les gains de productivité, l'emploi en
dehors de l'industrie même. Donc soutenons l'industrie et faisons que les
jeunes aillent vers l'industrie."
Quelles contreparties au pacte de responsabilité ?
"Je pense qu'à partir du moment où il y a un apport de
la collectivité nationale aux entreprises sous forme de baisses d'impôts ou de baisses de charges sociales, il faut qu'il y ait en face une réponse des entreprises et
cette réponse on ne peut pas la chiffrer en terme d'emplois globaux mais on
peut la chiffrer en terme d'apprentissage, de formations professionnelles, d'investissements,... Un dialogue doit s'instaurer avec des
engagements pris. Chacun doit prendre ses responsabilités dans cette affaire".
"Jouons également la solidarité"
"J'ai compris que le pacte de responsabilité s'appellerait aussi pacte de solidarité. Hé bien jouons également la solidarité". "Lorsqu'on
parle du pouvoir d'achat, le problème c'est pour les précaires, les plus bas
salaires, les chômeurs, pour ceux-là le pouvoir d'achat se dégrade et il faut
les soutenir. Or on constate que l'aide
personnalisée au logement n'est pas indexée, que la prime pour l'emploi n'est
pas indexée, donc il y a un certain nombre de systèmes qui s'adressent aux plus
démunis et qui ne sont pas indexés. C'est sur cela qu'il faut faire porter l'effort si l'on veut relancer le pouvoir d'achat."
Le meilleur système selon vous pour les salariés ?
"Je préside une fédération d'associations. Nous proposons par
exemple la fusion de la prime pour l'emploi et du RSA activité. Là on s'adresse
vraiment aux travailleurs les plus pauvres. La France n'a pas la capacité de relancer le pouvoir d'achat de tout le monde
parce que ça se traduirait par un déferlement d'importations mais sur ces
catégories sociales (les plus pauvres) il y a la possibilité de faire quelque chose."
Est-ce que François Hollande vous a proposé d'entrer au
gouvernement ?
"La question en se pose pas pour moi. J'ai été 23 ans
chef d'entreprises et les chefs d'entreprises ne font pas de bons ministres... même s'il y a d'excellentes exceptions. Mais
je ne me sentais pas...vous savez il l faut connaître les codes de la politique et
ce n'est pas en étant chef d'entreprise que vous apprenez les codes de la
politique".
Votre priorité en tant que président du Conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën ?
"D'abord d'apporter mon soutien à Carlos Tavares, le président du directoire, parce que c'est lui qui est le
vrai patron de l'entreprise. Et c'est lui qui doit mener les politiques de redressement
de cette entreprise qui est une entreprise formidable, qui a des capacités
technologiques remarquables. "
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