Cet article date de plus de dix ans.

Plus de 2.000 Européens "candidats au djihad" en Syrie

En duplex de Bruxelles vendredi matin, Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, était l'invité de France Info. Avec Jean Leymarie, il évoque le profil des Européens aujourd'hui "candidats au djihad" en Syrie. Un phénomène qui, on l'a vu dans l'actualité récente, touche la France mais pas seulement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

L'histoire
a défrayé la chronique. Deux adolescents toulousains ont été récupérés
en Turquie après avoir eu l'intention d'aller combattre en Syrie.
Ces jeunes de 15 ans et 16 ans, présentés à un juge d'instruction
antiterroriste, ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.

Comment ces lycéens en sont venus à vouloir se porter "candidats au djihad" ?
Gilles
de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le
terrorisme, n'a évidemment pas la réponse à cette question. Mais
l'Europe prend le phénomène très au sérieux et travaille
à mieux comprendre qui sont ces Européens qui vont en Syrie pour combattre le régime de Bachar
al-Assad au nom du djiad.

Une dizaine de pays européens confrontés au même phénomène

Combien sont-ils ? "Ma propre estimation c'est que nous sommes sans doute au-delà de 2.000 ", répond Gilles
de Kerchove. Des hommes mais aussi des femmes aux profils variés, qui peuvent être "des idéalistes ", des personnes "qui sont déjà radicalisées et qui pensent que ça
participe du djiad dans certains pays
", des gens "avec un passé judiciaire ".

Et le cas des deux adolescents toulousains n'est pas une spécificité française. "On assiste au même phénomène en Belgique,
aux Pays-Bas, au Royaume-Uni où les chiffres sont importants également, au Danemark, en Allemagne
", explique Gilles de Kerchove. "Je dirais
même que la Belgique, en proportion de la population, c'est plus.
Nous avons près de 220 jeunes qui sont partis
", poursuit-il. 
"Donc ce n'est pas à l'échelle des 28 états membres, mais je dirais qu'il y a un groupe de dix états qui sont confrontés au
même phénomène
", souligne-t-il.

Informer et former pour mieux détecter les signes de radicalisation

L'Union européenne a commencé il y a plus d'un an à s'intéresser
de près au problème. "J'ai fait des propositions en juin dernier ",
explique Gilles de Kerchove, afin de mener des actions sur plusieurs
axes, dont l'information aux médias, la prévention et "la formation des
acteurs de terrain à détecter des signes de radicalisation
",
détaille-t-il. L'UE travaille aussi "à des programmes de dé-radicalisation " pour ceux qui reviennent, et au
développement d'un "contre narratif", c'est-à-dire "faire
parler les victimes
" qui peuvent ainsi témoigner de leurs expériences en Syrie, et de leurs désillusions.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.