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Le vote des femmes ? Une occasion ratée

Aujourd’hui, revenons sur une occasion perdue : contrairement à la Grande-Bretagne, la France ne prolonge pas la mobilisation des femmes par le l’octroi du droit de vote.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Pendant les quatre années de la Grande Guerre, les Français ont chanté – et beaucoup chanté. Mais l’écrasante majorité des chansons écrites pendant et à propos de cette immense épreuve collective n’ont pas été enregistrées et ont disparu des mémoires.

Nous avons exhumé les partitions de ces chansons, oubliées depuis près d’un siècle dans les bibliothèques et les archives : grands succès des vedettes de l’époque, chants des régiments, hymnes patriotiques ou comptines apprises aux enfants, mais aussi chansons antimilitaristes circulant sous le manteau, manifestations de la plus hystérique haine du Boche ou refrains des troupes coloniales…

Ces chansons ont été enregistrées par les voix du Chœur et de la Maîtrise de Radio France, et forment la matière de ces chroniques qui explorent les pensées, les colères, les rêves, les espoirs et les désespoirs des Français pendant la guerre.

"Nous les femmes on retourne au foyer"

Aujourd’hui, revenons sur une espérance déçue…

Vous vous souvenez des Tourneuses d’obus, que nous avons écouté l’autre jour, avec les voix de ces dames du Chœur de Radio France. Elles décrivent bien quelle est la vie de millions de femmes françaises pendant la guerre : s’occuper des enfants et des personnes âgées de la famille, gagner de quoi nourrir tout ce petit monde, et puis produire les obus, les munitions, les armes, le matériel indispensables au gigantesque effort de guerre de la France.

Je ne vais pas vous asséner toutes les chansons qui célèbrent la grandeur de la Française, sa noblesse et son sens du sacrifice. Nous en avons déjà parlé : des hommes écrivent des chansons magnifiques expliquant combien les femmes savent ravaler avec fierté leurs larmes quand leurs enfants ou leurs maris meurent au front.

Et puis ces messieurs prennent bien soin de tenir les femmes à leur place. Après la guerre, pas question qu’elles conservent cette importance pour la nation, ni surtout qu’elles aient le droit de vote.

 

Dans cette chronique, vous entendez des extraits de :

Les Tourneuses d’obus par le Chœur de Radio-France (1916, enregistrement de 2014)

Extrait d’une proposition de loi de Maurice Barrès, 1916 (lu par Jean-Yves Chilot)

The Suffrage Flag par Elizabeth Knight (enregistrement de 1958)

 

Retrouvez en intégralité les chansons des chroniques des semaines précédentes sur le site La Fleur au fusil de RF8, la radio numérique de Radio France.

 

La Fleur au fusil est aussi un livre sur les chansons de la Première Guerre mondiale, qui paraîtra en septembre et que vous pouvez déjà précommander sur le kiosque Radio France.

 

Vous pouvez également suivre l'actualité de cette chronique

 

Professeurs, lycéens et collégiens, France Info et l’Éducation nationale ont créé ensemble un site où vous pouvez trouver une centaine de chroniques sur des chansons chargées d’histoire, Ces chansons qui font l'histoire.

 

 

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