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Agriculture et cllimat : quelle est l’empreinte environnementale de la viande que nous mangeons ?

La Cour des comptes a provoqué la colère des éleveurs en recommandant de réduire le cheptel bovin par souci écologique. Élisabeth Borne a voulu calmer le jeu mardi 30 mai et assure que l'élevage "a un avenir" en France en dépit du changement climatique. Est-ce que cet avenir doit nécessairement passer par une baisse du cheptel ?
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un troupeau de vaches dans un pré en Meurthe-et-Moselle. (LAURENT WATRIN / RADIO FRANCE)

Le secteur agricole doit d'ici à 2050 diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 2015. Pour atteindre cet objectif, il est possible de mettre en place de meilleures pratiques agricoles qui permettront par exemple de réduire les émissions de méthane des ruminants ou en faisant davantage d'élevage extensif. Il peut y avoir des effets bénéfiques pour notre environnement.

>> Climat : faut-il réduire le nombre de vaches en France pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

Mardi 30 mai, Élisabeth Borne a rappelé que "chaque année les prairies stockent huit millions de tonnes de CO2" donc ce sont des éléments à prendre en compte, mais de nouvelles pratiques permettront de faire peut-être un quart ou un tiers du chemin, explique Thomas Bonvillain, chercheur à l'institut de l'économie pour le climat, mais ça ne suffira pas. La réduction du cheptel d'animaux d'élevage figure dans tous les scénarios de transition agricole. 

Clarifier le modèle agricole

Les éleveurs ont raison d'être inquiets, car cette inquiétude est légitime. La baisse du cheptel aura un coût social en terme de réorganisation mais aussi pour la retraite des agriculteurs, qui pourraient rencontrer des difficultés à vendre leur exploitation. Donc pour que la transition agricole se fasse, il faut qu'il y ait un accompagnement sérieux de la profession. La Cour des comptes le mentionne d'ailleurs dans son rapport. Tout l'enjeu est désormais de clarifier le modèle agricole vers lequel la France veut tendre, pour accompagner les éleveurs dans cette transition.

En même temps, cela ne sert à rien de réduire le nombre de troupeaux en France si les habitudes alimentaires des Français ne changent pas, car si la demande de viande ne baisse pas, le risque, c'est de se retrouver à importer davantage, ce qui nuirait à la filière française et n'entraînerait aucun bénéfice pour le climat. Rappelons qu'en France, la consommation individuelle de viande, rouge ou blanche, qui avait beaucoup diminué entre de 1970 à 2013, stagne depuis 10 ans. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il faut aussi que les politiques publiques incitent les consommateurs, le secteur de la distribution ou de la restauration, à faire plus de place aux menus végétariens.

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