Comment les vaccins contre le Covid-19 s'adaptent-ils aux variants ?
Le laboratoire britannique GSK et son concurrent allemand Curevac ont annoncé mercredi qu’ils s’associaient pour mettre au point un vaccin contre les variants du Covid-19. Ils ne sont pas les seuls à penser à la suite de la pandémie.
Les mutations du Covid-19 sont surveillées comme le lait sur le feu. Une vigilance toute particulière, car il ne faudrait pas que ces variants changent totalement le virus au point que les vaccins ne soient plus efficaces. Les laboratoires et les chercheurs travaillent donc déjà sur des formulations nouvelles, un peu comme avec la grippe, pour adapter au fur et à mesure les vaccins aux mutations du virus.
Les fabricants ont plusieurs options. Ils peuvent intégrer dans un même sérum d’anciennes et de nouvelles formes du virus. On appelle ça un vaccin multivalent. Moderna envisage cette piste, tout comme celle de tester une troisième injection adaptée au variant sud-africain. Quant à Pfizer-BioNTech, Ugur Sahin, l'un des patrons de BioNTech, a estimé qu'il faudrait six semaines pour reformuler le vaccin. Il n’aura pas forcément besoin de repasser par tout le protocole de tests, comme cela se passe avec les vaccins contre la grippe qui sont reformulés d’une année sur l’autre. Mais cette décision appartient aux autorités sanitaires. D'autant qu'elles n'ont pas le même recul qu'avec les vaccins contre la grippe.
Des vaccins "universels"
Les vaccins sont-ils déjà obsolètes ? Pour l’instant, personne ne prend le risque de le dire. Pour les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, il n'existe pas encore d'étude. En revanche, selon les communiqués des firmes pharmaceutiques, ces vaccins restent efficaces contre le variant dit britannique, un peu moins contre le variant sud-africain.
Quant aux fabricants dont les sérums ne sont pas encore sur le marché, ils testent déjà leurs vaccins sur les mutations. Une étude publiée dans le British Medical Journal montre que celui de la firme américain Novavax reste efficace à 85% contre le variant britannique et à 60% contre le sud-africain. Il y a une forte possibilité d'aller vers une vaccination saisonnière, comme pour la grippe.
Pour l'instant, les chercheurs ont regardé le taux d’anticorps dans des échantillons de sang de patients vaccinés pour voir comment ils réagissaient aux variants. Mais notre système immunitaire est particulièrement complexe. Les scientifiques ont par exemple déjà vu de meilleures réponses immunitaires chez des patients vaccinés contre la grippe avec de vieilles souches plutôt qu’avec des formulations plus récentes.
Mais comme il est compliqué, voire impossible de courir après toutes les mutations, certains laboratoires travaillent sur des vaccins "universels". C'est notamment le cas de la société lyonnaise Osivax. Son vaccin vise une autre protéine du virus que celle de pointe, ou "spike", qui s’accroche à nos cellules : la protéine N, plus stable et moins sujette aux mutations, que notre corps pourrait reconnaître pour un bon moment. Mais elle ne commencera ses essais cliniques avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qu’en juin prochain.
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