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Coronavirus : certains pays font le pari risqué de l’immunité collective

L’immunité collective est valable quand il y a eu suffisamment de personnes touchées par une maladie infectieuse pour que toute la population soit protégée.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En Grande-Bretagne, pas de confinement. Le pays a opté pour la stratégie "de l'immunité collective". Ci-contre, à Londres, le 11 mars 2020. (RICHARD BAKER / IN PICTURES)

L’OMS demande aux pays européens de prendre des mesures plus audacieuses contre le Covid-19Mais tous les pays n’ont pas la même stratégie. Certains comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas font le pari risqué de l’immunité collectiveL’immunité collective c’est quand il y a eu suffisamment de personnes touchées par une maladie infectieuse pour que toute la population soit protégée. Ça parait paradoxal mais en fait c’est assez simple. Si vous tombez malade, et que vous guérissez, vous développez les anti-corps qui font que même si vous rencontrez une nouvelle fois la maladie, elle ne vous affectera plus et vous ne contaminerez plus les autres. S’il y a suffisamment de personne comme vous dans la population, le virus ne trouve plus d’hôte à infecter et l’épidémie s’éteint progressivement.

Une stratégie qui a déjà fait ses preuves

C’est un peu ce qui s’est passé avec le H1N1 en 2009, les personnes de plus de 52 ans à l’époque avaient été assez protégées parce qu’elles avaient déjà rencontré des virus grippaux de ce type dans le passé. Cette stratégie, c’est celle qui prévaut aussi en général pour justifier la vaccination massive de la population. Un vaccin vous injecte un peu de la maladie et donne à votre corps, on va dire, une stratégie pour la combattre. Une fois qu’une grande partie de la population est vaccinée on vient à bout d’épidémie comme la polio. L’un des théoriciens de cette immunité collective est justement le Britannique Roy Anderson, professeur en épidémiologie des maladies infectieuses de l’Imperial collège de Londres. Mais il n’est pas vraiment d’accord pour l’appliquer dans le cas du Covid-19.

Un stratégie cependant contestée

Dans le cas du Covid-19 il n'existe pas encore de vaccin et avant de se lancer dans cette stratégie, il faut bien connaître la maladie. Est-ce qu’on est vraiment immunisé une fois qu’on l’a attrapée ? Cette question est encore en suspens. En plus, cette stratégie induit qu’il y ait des malades voire des morts chez les plus fragiles. Dans le cas du Covid-19 cela pourrait aller jusqu’à 3% des personnes infectées nous disent certains épidémiologistes. En plus, sur le continent européen, si certains pays laissent le virus se répandre, ils annulent les efforts de ceux qui cherchent à le contenir en confinant leur population. C'est pourquoi cette stratégie sanitaire fait polémique.

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