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Covid-19 : Bordeaux veut circonscrire un variant à l'origine d'un foyer d'infection

Les 6 000 adultes du quartier Bacalan à Bordeaux vont pouvoir se faire vacciner dès cette semaine. Il s’agit de limiter la propagation d’un variant préoccupant, qui a déjà contaminé au moins une cinquantaine de personnes.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le personnel soignant rassemblé dans un centre de dépistage du Covid-19 dans le quartier du Bacalan à Bordeaux (Gironde), le 23 mai 2021. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Tout ce week-end, les habitants de ce quartier de Bordeaux ont été invités à se faire tester pour voir s’ils ne sont pas eux aussi porteurs de cette forme nouvelle du coronavirus. Tout a démarré lors d’une fête familiale début mai, où quelques personnes ont été contaminées puis via des enfants scolarisés dans le quartier, d’autres cas se sont déclarés dans cette zone au nord du centre-ville de Bordeaux.

Il s’agit de personnes plutôt jeunes, qui n’ont pas fait de formes graves et qui n’ont pas dû être hospitalisées. Mais toutes ont été touchées par une même souche de virus plutôt rare jusqu’à présent.

Variant préoccupant

Si les autorités sanitaires ont lancé un appel à se faire tester pour tout le quartier c'est parce qu'il s’agit d’une souche classée comme "variant of concern", variant préoccupant en bon français. Il porte le numéro 20I/484Q. Il avait déjà été repéré dans d’autres régions françaises mais pas sous forme de cluster comme à Bordeaux. Il fait partie d’une lignée créée à partir du variant anglais découvert dans le Kent en fin d’année dernière, qui a surpris tout le monde par sa plus forte transmissibilité.

Cela ne veut pas dire forcément que cette lignée va remettre autant de tension dans notre système de soin, mais il faut garder ce variant à l’œil parce qu’il porte une mutation sur la pointe du virus ; celle qui sert de clé d’entrée dans nos cellules. Il peut donc tromper notre système immunitaire notamment s’il a déjà été infecté par une autre souche. Il ne le reconnaîtra pas forcément.

La vaccination de tous les adultes

On sait que les vaccins, surtout ceux à ARN, sont efficaces contre tous les variants que l’on connaît aujourd’hui, y compris indien, sud-africain et brésilien. Vacciner tous les adultes du quartier où ce variant circule est une façon de le circonscrire à cette zone. C’est pourquoi l’ARS de Nouvelle-Aquitaine a demandé l’envoi de près de 20 000 doses pour ce quartier dont 5 000 dès cette semaine.

Même si les vaccins n’empêchent pas totalement d’être porteur du virus, ils limitent sa transmission. C’est l’illustration du double combat que l’on mène aujourd’hui dans cette pandémie : suivre les variants qui se développent et vérifier l’efficacité des vaccins contre eux. Jusqu’ici ils n'ont pas été remis en question.   

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