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Covid-19 : comment sécuriser les terrasses face au risque de contamination par aérosol ?

Il va y avoir du monde en terrasse à partir de mercredi. Même si les contaminations en extérieur sont très rares, il faut rester prudent. Une équipe de chercheurs travaille d’ailleurs sur la meilleure façon de les éviter. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une terrasse à Montpellier (Hérault). Photo d'illustration. (ROMAIN BERCHET / FRANCE-BLEU HÉRAULT / RADIO FRANCE)

Des ingénieurs de l’Ecole normale supérieure et de l’université de Paris se sont penchés sur nos cônes de ventilation, pour en savoir plus sur les contaminations au Covid-19 par aérosolisation en extérieur. Quand vous parlez, vous riez ou vous criez, les aérosols sortent de votre bouche et forment un cône qui les dispersent dans l’air. Si les gouttelettes de postillons tombent très vite au sol, ce cône de ventilation peut envoyer des particules virales bien au-delà de deux mètres. C’est comme quand vous sentez la cigarette de quelqu’un qui fume pourtant à l’autre bout de la terrasse. C’est pourquoi, dès qu’il y a du monde sans masque sur une terrasse ou en train de pique-niquer, cela peut représenter des situations à risque de contamination. 

Pour barrer la route au virus, les chercheurs de l’Ecole normale supérieure et de l’université de Paris préconisent de garder son masque le plus possible, de ne pas rester des heures sans bouger sa chaise de position. Surtout, pour eux, il faut casser au maximum le sillage des cônes de ventilation. Ils les ont simulés dans leur laboratoire avec des machines de carboglace, qui font par exemple la fumée dans les spectacles de magie. Leurs conclusions sont très évidentes. Par exemple, un jour avec des vents qui changent de direction toutes les deux minutes et de la pluie, ce n'est peut-être pas très agréable d’être en terrasse mais les cônes de ventilation, eux sont brisés très vite par les vents contraires.

En revanche, à la terrasse d’une petite place encaissée, sans vent, là, mieux vaut placer des ventilateurs au pied des clients pour qu’ils poussent vers le haut les aérosols qui sortent de leur bouche. En tout cas, c’est ce que préconisent ces chercheurs qui viennent de soumettre leur article à la revue scientifique Indoor Air. 

La terrasse 20 fois moins risquée que l'intérieur

On comprend donc que la question de la dispersion et la dillution des aérosols sont essentielles pour limiter les risques, même si réduire les jauges réduit aussi le risque d'avoir un supercontaminateur asymptomatique à côté de soi. Pour le professeur Bruno Andréotti, physicien à l’université de Paris, il faut se poser la question de la ventilation à l’extérieur et encore plus en intérieur. Ce qui l’agace le plus, c’est la pose de Plexiglas sans réflexion sur l’aération des pièces. Ils peuvent être des pièges à virus qui exposent encore plus les gens qui se trouvent entre deux "plexi".

Pour l’extérieur, le volume d’air rend les choses bien moins risquées. Le ministère de la Santé japonais estime même qu’il y a 19 fois moins de risque à se faire infecter quand on est dehors. Mais il ne faut pas se croire complétement à l’abri non plus.

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