Covid-19 : plus d'une vingtaine de molécules en test pour trouver un médicament
Si l’arrivée des vaccins donne de l’espoir face à l’épidémie, la recherche de traitements n'a pas été abandonnée pour autant.
Il n’y a pas que les vaccins qui mobilisent la recherche contre le Covid-19, les médicaments aussi. Si l’arrivée des vaccins donne de l’espoir face à l’épidémie. Plus d’une vingtaine molécules sont encore en test pour estimer leur efficacité contre le Covid-19.
D’abord, il y a ce que l’on cherche à l’hôpital pour sauver des patients en détresse. Le seul traitement approuvé en urgence par l’agence américaine du médicament (FDA) est l’anti viral remdésivir. Mais l’OMS n’a pas trouvé d’effet significatif dans sa propre étude menée auprès de 2 750 patients et ne le recommande pas. L’Organisation mondiale de la santé prône plutôt l’anti-inflammatoire dexaméthasone et d’autres corticoïdes, qui selon une vaste enquête auprès de 6 000 patients, a permis de réduire d’un tiers les décès à l'hôpital.
Des anti-coagulants aux anti-inflammatoires : de nombreuses combinaisons possibles
Aujourd'hui, pour ces traitements, on attend les résultats de phase 2 pour des molécules qui n’étaient pas prévues à l’origine contre ce virus. Il y a des choses prometteuses comme les anti-inflammatoires pour calmer les tempêtes de cytokines, les interférons utilisés par exemple contre la sclérose en plaque pour empêcher le virus de se reproduire, les anticoagulants, pour oxygéner le sang : trois grands essais cliniques ont commencé aux États-Unis en septembre sur des patients qui ne sont pas hospitalisés. Même chose en France, où l’essai Coverage a repris en octobre pour tester auprès de patients à domicile de plus de 65 ans l’efficacité de plusieurs médicaments, contre l'hypertension ou des anti-cancéreux. D’autres laboratoires suivent la piste de traitements contre l’arthrite, et de médicaments vétérinaires comme l'ivermectine, un anti-parasitaire qui fera l'objet d'un essai clinique l'an prochain. Enfin, des recherches se concentrent aussi sur le renforcement du système immunitaire, à travers des vitamines par exemple.
Des délais incompressibles
Pourquoi faut-il autant de temps ? Les champs des possibles médicaments dans notre pharmacopée est très vaste. Même si c'est d'abord vers des antiviraux, comme l'hydroxychloroquine, le remdésivir, le lopinavir-ritonavir et les interférons que les chercheurs se sont tournés en premier. Ensuite, il faut le temps de mettre en place des essais au bon dosage. Certains tests mixent plusieurs molécules ensemble. Ensuite, il faut le faire au bon moment dans l'évolution de la maladie chez les patients, et tout cela demande des moyens. L’épidémie a reculé cet été, et il y a eu moins de volontaires pour les tests. Beaucoup d’essais n’ont repris qu’à l’automne.
Mais c’est déjà une performance d’avoir eu en moins d’un an des résultats pour les essais Discovery en Europe et Solidarity dans le monde. Aujourd’hui, de nouveaux médicaments fabriqués cette fois exprès contre ce coronavirus vont commencer à être testés. Il y a aussi les anticorps et le plasma de patients guéris qui montrent des effets mixtes. Les recherches se poursuivent parce que les médecins savent aussi que le vaccin ne sera pas forcément efficace pour tout le monde, il faudra bien qu'ils aient d'autres solutions à proposer aux patients.
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