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Des vétérinaires veulent rejoindre les conseils scientifiques sur le Covid-19

Après la décision radicale du Danemark d'abattre tous ses visons d'élevage, plusieurs spécialistes de la santé animale demandent à mieux prendre en compte les aller-retour que le virus peut faire entre les hommes et les animaux. 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les élevages de visions en France sont sous surveillance depuis cet été, après une alerte des autorités néerlandaises faisant état, début juin, d'une contamination de visons par le Covid-19. (JEAN-FRANÇOIS FERNANDEZ / FRANCE-BLEU BESANÇON)

Le Covid-19 touche aujourd'hui plus de 50 millions d'êtres humains dans le monde.
Mais combien chez les animaux ? Aujourd'hui, des vétérinaires veulent rejoindre le conseil scientifique pour protéger la santé de tous. Il faut dire que le Danemark a pris la décision radicale, la semaine dernière, d’abattre 17 millions de visons d’élevage, après avoir découvert les cas de douze ouvriers agricoles infectés par le coronavirus. Ces personnes ne se sont pas contaminées entre elles mais ce sont les visons qui les ont infectées.  

Les allers-retours du virus entre l'homme et l'animal

Comment les visons ont-ils contractés le coronavirus ? Les scientifiques danois pensent que ce sont d’abord des hommes qui ont transmis la maladie aux animaux. Elle s’est ensuite rapidement propagée au sein des élevages, touchant des milliers de bêtes. Aujourd’hui, elle revient comme un boomerang aux ouvriers agricoles qui travaillent dans ces fermes.

Le passage du virus entre les hommes et les animaux est déjà connu. Il y a eu plusieurs cas de maitres positifs au Covid qui ont infecté leur chien ou leur chat. Mais évidement, le plus gros problème c’est quand cela touche des millions d’animaux d’élevage. Des chercheurs allemands ont même trouvé que les chiens viverrin se transmettaient très facilement la maladie. Ces animaux, mi raton laveur, mi chien, sont élevés en Chine pour leur fourrure. Il y en a 14 millions qui vivent en captivité là-bas et on en retrouve aujourd’hui aussi dans la nature en Europe de l’est. 

Des mutations du virus à surveiller 

Le virus mute chaque fois qu’il passe d’un hôte à un autre mais encore plus quand il passe d’une espèce à une autre. Il faut donc bien surveiller ses mutations pour voir si elles ne changent pas complètement sa façon de nous attaquer. En plus, toutes les recherches lancées sur des vaccins se sont faites à partir d’une certaine souche du virus. Il ne faudrait pas qu’elle change complètement d’ici à ce que le vaccin soit mis au point. Sinon, le traitement ne nous permettra pas d'échapper à la maladie.

Les autorités danoises ont repéré des changements dans les anti-corps de personnes infectées par les visons. Pour elles, il y a donc un péril pour la santé publique danoise et mondiale. D’où cette décision radicale d’abattre tous les visons. Mais va-t-on abattre tous les furets, les ratons laveurs, les fouines pour éviter le problème ? En plus, certaines espèces peuvent s’avérer très utiles pour bloquer les virus et les empêcher de repasser ensuite aux hommes. On dit qu'elles servent de "cul de sac sanitaire". C’est pour cette raison que les spécialistes des maladies animales plaident leur cause pour rejoindre aussi les conseils scientifiques sur le Covid, notamment en France.  
 

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