Éducation : peut-on affirmer que les écrans sont responsables de la baisse du niveau des élèves ?
La Suède a choisi d'investir 60 millions d'euros pour le retour des livres en classe. Objectif : un manuel par matière et par élève. Car dans ce pays, les supports en papier ont en effet disparu depuis une quinzaine d'années, mais le gouvernement estime que l'omniprésence des écrans a fait perdre aux élèves l'envie de lire. Quand il s'agit de lectures approfondies, et non pas simplement de recherche d'information sur des textes courts, les études montrent que la lecture sur écran est plus difficile et plutôt fatigante
>> Les enfants de 2 ans passent près d'une heure par jour devant un écran, selon une étude
Une méta-analyse, faisant la synthèse d'une quarantaine d'étude internationales, et portant sur 170 000 lecteurs a montré que le rétroéclairage et le fait de lire en scrollant (donc en faisant défiler le texte avec la souris) augmente la fatigue visuelle, et perturbe la mémoire spatiale, car les phrases ne figurent pas toujours au même endroit de l'écran. La conséquence, c'est que cette lecture, donne de moins bons résultats de compréhension que la lecture sur papier, notamment quand il s'agit de comprendre et de mémoriser des concepts. Le seul écran qui fait exception, nous disent les études, c'est la liseuse, car elle fonctionne avec une page fixe et de l'encre électronique, ce qui offre un confort visuel similaire au papier.
Une situation différence en France
En France, nous ne sommes pas dans la même situation concernant le numérique à l'école. Les écrans sont trois fois moins utilisés en primaire et presque deux fois moins au collège par rapport à la Suède – c'est ce qui ressort des enquêtes internationales. Il faut dire qu'en France, les manuels scolaires sont toujours présents, et les écrans sont plutôt utilisés comme support complémentaire : par exemple pour avoir accès à un cahier de texte numérique, de la documentation ou des forum d'échange.
Et cela semble porter ses fruits : selon la dernière comparaison internationale portant sur la capacité des élèves à utiliser un ordinateur en fin de quatrième, la France n'est certes pas en tête de classement avec les Corée, le Danemark et la Finlande, mais nous sommes en milieu de classement, et même devant l'Allemagne et les États-Unis pour ce qu'on appelle la "pensée informatique". C'est le raisonnement nécessaire pour écrire du code ou créer un programme informatique.
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