Janssen et AstraZeneca : les vaccins anti Covid-19 à adénovirus sur la sellette
Les autorités américaines enquêtent sur des cas de thromboses rares mais graves après injection du vaccin Janssen, comme pour AstraZeneca. Les médecins cherchent une explication sur ces vaccins mis au point à partir d'un adénovirus.
Que se passe-t-il avec le vaccin Janssen ? Les agences de pharmacovigilance américaines vont transmettre leurs données à la FDA aujourd'hui pour décider, du sort du vaccin. Prolongation ou recommandation à un certain public ou interdiction ? Cette pause dans la vaccination intervient après l’apparition de cas graves mais rares de thromboses, comme avec le vaccin AstraZeneca.
Il faut dire que les deux produits utilisent la même technique. Il s’agit de la méthode dite à vecteur viral. Ce n’est pas tout à fait la technique classique où l'on rend inactif le virus contre lequel on veut lutter pour apprendre à notre corps à s’en défendre. Là, on prend un autre virus lui aussi inoffensif. C’est ce que l’on appelle un adénovirus mais qui va utiliser la même clé d’entrée dans nos cellules que notre SARS-Cov-2. Quand la personne vaccinée le rencontre ensuite, son système immunitaire est prêt, il reconnaît l’attaque et s’en défend. La différence c’est qu’AstraZeneca utilise un adénovirus de chimpanzés, Janssen un adénovirus humain.
Comprendre si c'est la technique qui provoque ces thromboses graves que l'on ne voit pas avec les vaccins à ARN messager comme Pfizer ou Moderna : c'est tout l’enjeu des investigations qui sont en cours dans les agences européenne et américaine de pharmacovigilance. Il faut rappeler qu’il y a eu six cas aux États-Unis sur presque sept millions de personnes vaccinées. Principalement des femmes jeunes (comme avec Astra-Zeneca). Certains médecins cherchent du côté des réactions à l'héparine : un médicament anticoagulant mais qui joue parfois un rôle contreproductif. Chez certaines personnes: il peut provoquer des caillots au cerveau et fait baisser leurs plaquettes.
Un vaccin pratique et efficace
Les chercheurs du centre médical de Boston, qui l’ont mis au point, travaillaient depuis des années sur cet adénovirus pour lutter contre Ebola. Avec la pandémie, l’entreprise Johnson & Johnson a décidé de s’en servir et de l’adapter pour mettre au point un vaccin cette fois contre le Covid. Ils ont fait des essais sur animaux, puis sur 60 000 volontaires.
L’agence américaine du médicament a publié des données en février dernier très encourageantes avec 72% d’efficacité aux États-Unis. L’Afrique du Sud l’a même préféré à l’AstraZeneca parce qu’il avait une efficacité plus importante contre le variant qui circule dans le pays. Si cette pause devait se prolonger, c'est une mauvaise nouvelle pour la stratégie vaccinale de nombreux pays notamment la France, puisque l’on comptait beaucoup sur Janssen pour vacciner d'ici cet été huit millions de personnes.
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