La Lune dévoile son cœur : elle possède un noyau solide, comme la Terre

Des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’université Côte d’Azur, de l’Observatoire de la Côte d’Azur, de Sorbonne Université et de l’Observatoire de Paris-PSL viennent de confirmer que la Lune possède un noyau solide (comme la Terre). Et cela peut expliquer de nombreux mystères. Le noyau solide au centre de la Lune peut permettre par exemple de mieux comprendre pourquoi elle a bizarrement perdu son champ magnétique. Il y a quatre milliards d'années, la Lune avait un champ magnétique 100 plus fort que celui de la Terre. Il n'existe plus et cette disparition pourrait avoir un lien avec la formation de ce noyau justement.

Par ailleurs, ce cœur solide peut aussi expliquer la présence d'éléments riches en fer à la surface de la Lune. Ces travaux du CNRS publiés dans la revue Nature montrent en effet que ce noyau est composé d'un métal dont la densité est proche de celle du fer. Au cours de l'histoire lunaire, une partie de cette matière plus dense a pu remonter à la surface, produire des roches volcaniques et venir enrichir donc la croûte lunaire en fer, avant de se renfoncer sous la surface.

Un noyau de cerise dans un abricot

Ce cœur solide mesure 500 km de diamètre, et correspond à environ 15% de la taille de la Lune. C'est un peu comme si on avait un noyau de cerise dans un abricot. Il y a une vingtaine d'années, l'analyse de la rotation de la Lune avait déjà permis de déceler la présence d'un noyau externe fluide, pas d'une graine solide. Cette fois, c'est fait, et ce qui est fascinant, c'est que cette découverte s'est faite depuis la Terre. C'est de la déduction et beaucoup de calculs. Il a fallu combiner de la physique, et des résultats de missions spatiales.

Pour schématiser, les scientifiques ont étudié les déformations de la Lune induites par les effets de marées, ils ont aussi étudié sa rotation, puis compte tenu de ces observations, ils ont établi des hypothèses de matériaux qui pourraient composer ce cœur de la Lune, en comparant les densités, températures, profondeurs. La conclusion, c'est que la Lune ne peut que contenir un noyau solide interne. Cette découverte permettra aussi d'ajuster différents appareils de mesure, et donc de mieux préparer les futures missions lunaires.