Le billet vert. Comment lutter contre la pollution des eaux usées par les machines à laver ?
Nos vétements créent à chaque lavage des microfibres qui finissent dans les cours d'eau et les océans. Pour tenter de remédier à cette pollution, une réunion avec des constructeurs de machines à laver a lieu lundi au ministère de la Transition écologique.
Lundi 17 février, la secrétaire d’État à la transition écologique Brune Poirson reçoit des fabriquant de machines à laver et des inventeurs, pour tenter de bloquer la pollution de nos vêtements.
Parce que votre tee-shirt, votre chemise, votre pull représentent une part importante de la pollution plastique des fleuves et des océans. À chaque fois que vous faites une machine, vous rejetez des microfibres dans les canalisations qui ne sont pas retenues par les stations d’épuration. Et qui finissent donc dans les fleuves et les océans. Ces microfibres sont invisibles. Mais votre chemise participe donc à l’énorme pollution plastique des mers.
L’eau des machines contient divers élements polluants
On retrouve les fibres naturelles, le coton, le lin. En quantité assez importante d’après une étude de 2018. Mais aussi les fibres synthétiques. Du polyester, de l’acrylique, du polyamide. Elles viennent de processus chimiques. Elles sont élaborées avec des hydrocarbures. Elles représentent plus de la moitié des fibres qui composent aujourd’hui nos vêtements. Les rejets sont assez impressionnants. La dernière étude d’Ocean Wise considère qu’une famille américaine rejete 135g de fibres par an dans les eaux. La fondation Mc Arthur estime que ces rejets dans l’océan à l’échelle de la planète représentent l'équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique.
Les conséquences sont encore mal évaluées. On sait que ces fibres, comme les microplastiques, peuvent servir de véhicules pour des bactéries. Elles ont aussi un impact sur la santé des poissons qui les ingurgitent. Mais on n'a pas encore d’évaluation pour l’homme. Ce qui est sûr, c’est qu’on en retrouve dans l’eau, le sel et la chaîne alimentaire.
Seule solution pour le moment : le filtre
Si on prend un seul bout de la chaîne, il n’y a pas de solution totalement satisfaisante. Mais on peut cumuler les actions. D’abord laver moins souvent. Ensuite inciter les fabriquant à concevoir des vêtements moins polluants. On peut aussi se tourner vers les vêtements naturels et éthiques. Le coton et le lin sont plus facilement dégradables. Ensuite il existe des sacs dans lesquels on peut mettre le linge pour emprisonner une partie des microsfibres. Enfin le gouvernement travaille sur la piste technique : un filtre à installer sur les machines. Il sera obligatoire pour les constructeurs d’ici 2025. Mais il faut faire avancer la technologie, d’où la réunion aujourd’hui au ministère.
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