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Le billet vert. Coronavirus : des recherches avancent pour rendre les masques à usage unique réutilisables

Les masques chirurgicaux pourraient ainsi être recyclés après un lavage à 60°C, puis une stérilisation à plus de 120ºC.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un masque FFP2. (VIANNEY SMIAROWSKI / RADIO FRANCE)

Alors que le masque risque de prendre toujours plus de place dans nos vies, et qu’on voit déjà les dégâts en terme de pollution, les chercheurs qui travaillent sur le réemploi des masques à usage unique sont sur le point d’aboutir. Ils ont trouvé des solutions et attendent le feu vert des autorités sanitaires.

Ils viennent du CNRS, du CEA, de l’Inserm. Ils sont scientifiques médecins, industriels et travaillent sur le sujet depuis le 4 mars. Ils sont organisés en groupe interdisciplinaire et ont avancé, malgré le confinement. L’idée, c’était à la fois d’économiser les masques aux moments critiques et d’éviter une pollution trop importante. On sait aujourd’hui que les masques polluent déjà les fleuves. Un nouvel indicateur a été donné ce week-end par les chercheurs de la Fondation Tara Océan : la goélette spécialisée dans la pollution plastique des eaux a repéré des masques sur les berges et les plages de sept grands fleuves européens.

Préserver les propriétés de filtration

Les scientifiques ont travaillé sur le réemploi des masques à usage unique. Cela concerne les masques chirurgicaux et les FFP2. L’objectif est d’arriver à éliminer le virus, puis à les stériliser pour supprimer les bactéries tout en gardant les propriétés de filtration pour un nouvel usage. Ces masques sont soumis à des normes qui encadrent la capacité de filtration et la taille des particules. Et les chercheurs Français considèrent qu’ils ont trouvé les procédés. Pour les masques chirurgicaux, ça passe par un lavage à 60°C, suivi d’une stérilisation à plus de 120ºC, ou une irradiation. Pour les FFP2, une demande de brevet doit être réalisée pour le procédé. Les chercheurs estiment que les choses sont bien avancées. Mais certains résultats doivent être testés à plus grande échelle.

Il manque le feu vert des autorités sanitaires. Le dossier devrait très bientôt être soumis à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Après validation du procédé, il y aura encore une phase d’expérimentation. Entre temps, il faudra faire sauter un verrou administratif. Aujourd’hui, la réglementation interdit la réutilisation de ces masques. Il faut abroger un décret. Et il faudra mettre sur pied une filière pour récupérer, traiter, et redistribuer ses masques dont le réemploi risque de rester un bon moment d’actualité.

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