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Le billet vert. Le zéro déchet, ça marche : la preuve avec Andrée, retraitée de Roubaix

Andrée fait 300 euros d'économie par mois. Depuis cinq ans, elle fait partie de ces familles qui suivent le défi zéro déchet.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Aujourd'hui retraitée, Andrée est depuis trois ans la meilleure ambassadrice du zéro déchet à Roubaix. (ANNE-LAURE BARRAL / RADIO FRANCE)

On ne compte plus les citoyens engagés dans le défi zéro déchet qui se lancent des défis pour réduire au maximum la taille de leur poubelle. En quatre ans, le mouvement a pris de l’ampleur dans toute la France, avec plus de 150 collectivités engagées et une centaine de collectifs citoyens.

Il y a en a aujourd'hui un peu partout, à Besançon, Lille, et même Tahiti, avec toujours la même démarche: la chasse aux emballages superflus. Ils suivent la règle de 5 R : refuser, réduire, réutiliser, recycler et composter ("rot" en anglais, d'où les 5 R). Concrètement ce sont des tutoriels ou des ateliers pour apprendre à faire ses propres produits ménagers, ses cosmétiques et son compost chez soi, sur son balcon. Et même, par endroit, des collectivités qui proposent des parcelles de jardins partagés. 

Question de temps et d'économie !

On peut penser qu'a priori, le zéro déchet, c'est un passe-temps de parents bobo-bio urbains qui travaillent par intermittence et qui se demandent quelle planète ils vont laisser à leurs enfants. Je l’ai même longtemps pensé, surtout quand j’avais rencontré à San Francisco la blogueuse franco-américaine Béa Johnson, papesse du zéro déchet, auteure d’un livre à succès, qui part en week-end Airbnb pour donner des conférences dans le monde entier. Mais j’ai changé d’avis quand j’ai rencontré Andrée, une retraitée qui participe au programme lancée par la ville de Roubaix depuis cinq ans.

Un défi fédérateur

Andrée est ce genre de rencontre de reportage qui ne s’oublie pas parce qu’elle vous touche, parce qu’elle est là ou vous ne l’attendez pas. Andrée vous donne des chiffres, si vous voulez : 300 euros d’économie par mois avec le zéro déchet, un petit bocal de 350 g comme poubelle à la fin de l’année, avec quelques plaquettes de médicaments dont elle ne peut pas se passer.

Mais Andrée, c'est surtout une histoire humaine qui vous aide à comprendre pourquoi le zéro déchet, ça marche. Andrée était une ouvrière textile, puis femme de ménage avant de partir à la retraite avec un revenu très modeste pour une famille de quatre. Andrée en avait ras le bol du supermarché : l’impression de se faire avoir. Andrée a retrouvé avec la parcelle de terrain louée par la mairie le plaisir de jardiner comme l’avait fait plus jeune avec son beau-père.

Andrée, je l’ai rappelée jeudi 21 novembre, elle est toujours engagée toujours prête à donner ses bons tuyaux aux associations, aux écoles qui l’appellent. Dans ses ateliers, elle rencontre des jeunes, des couples avec enfants, des retraités. Elle vous donne sa recette de coulis aux queues de fraises et vous explique comment elle a réussi à se passer des films plastiques sur sa viande. Andrée, elle ne fait pas le zéro déchet pour sauver la planète, elle fait le zéro déchet pour sauver la fin du mois.

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