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Le billet vert. Les terrasses chauffées à Rennes, c'est fini

La ville de Rennes va interdire les terrasses chauffées dès le 1er janvier. La plupart des restaurateurs rennais sont prêts, contrairement à d'autres villes où ils s'inquiètent de voir la mesure faire débat juste avant les municipales

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une terrasse chauffée à Trouville (Calvados). Photo d'illustration. (MAXPPP)

La municipalité de Rennes va interdire les terrasses chauffées à partir de 2020. À Angers, à Grenoble, à Bordeaux le sujet est sur la table des restaurateurs et à Paris les écologistes ont même formulé un voeu pour interdire ces terrasses chauffées, que ce soit au gaz ou à l'électricité. Il faut dire qu'il y a dix ans la mesure avait déjà été envisagée par le maire du 2e arrondissement qui voulait supprimer le chauffage au gaz, très émetteur de CO2. À l'époque le cabinet Carbone 4, spécialiste du climat, avait calculé qu'une terrasse équipée de quatre braseros et chauffées huit heures par jour émet autant ce CO2 qu'un trajet en voiture de 350 km. Mais cela s'était soldé par une augmentation de la taxe sur les terrasses.

La meilleure des énergies est celle que l'on ne consomme pas 

Le nombre de terrasses chauffées a explosé avec l'interdiction de fumer à l'intérieur des lieux publics. Le premier importateur de parasols chauffants en France, Favex, a doublé ses ventes en dix ans. C'est aussi un clivage entre le bon sens des ruraux et contre les leçons d'écologie des urbains. La meilleure des énergies est celle que l'on ne consomme pas. Une terrasse chauffée à l'électricité l'hiver c'est autant que ce qu'il faut pour faire tourner les ordinateurs, la TV, le lave-linge d'une quinzaine de foyers pendant un an, selon l'association Négawatt. Ce qui est valable pour nos factures l'est aussi pour la planète : moins de gaz c'est moins de CO2, moins d'électrique c'est moins de déchets nucléaires. C'est une question de cohérence environnementale : chauffer dehors en plein hiver c'est aussi aberrant que climatiser les rues ou les stades en plein été comme pour le Quatar !

Une baisse de chiffres d'affaires pour les restaurateurs

La terrasse chauffée en moins c'est moins de couverts, moins de clients. Comme les bars et les restaurants payent des taxes aux communes pour leur terrasse, les élus sont un peu frileux, c'est le cas de le dire, pour leur imposer une interdiction. Certains estiment qu'ils perdraient 20% de leur chiffre d'affaires. C'est pour cela que la décision rennaise est assez exceptionnelle, même si des villes comme Thonon ou Evian l'ont déjà prise il y a longtemps et distribuent des plaids ou des couvertures à leurs clients en terrasse.

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