Le billet vert. Quand les militants forçent la main des politiques en matière environnementale
Les lanceurs d'alerte verts sont de plus en plus respectés par les institutions.
Les militants qui forcent la main des politiques en matière environnementale, ça existe. Il y a une dizaine d’années, on les aurait pris pour des doux dingues. Aujourd’hui avec le réchauffement climatique ils sont plus visibles et donc plus écoutés par les décideurs. On parle des militants qui s’engagent corps et âme.
On peut prendre deux exemples. Le premier c’est Thomas Brail. Il s’oppose à la coupe des arbres. Son action a eu lieu en septembre dernier. Il est resté perché 28 jours dans un des platanes qui se trouvent en face du ministère de la Transition écologique. Ça a été long mais il a obtenu un message de soutien et un rendez-vous avec la ministre Elisabeth Borne.
L’autre militant de l’extrême s’appelle Gaspard Forest. Il est Grenoblois. C’est un ancien bûcheron. Depuis deux ans il expose la face cachée de notre société, en déposant sur le bord des routes ou des ponts, les déchets abandonnés sur les rives du Drac. En juillet dernier le député du coin, un certain Olivier Véran, aujourd’hui ministre, est venu ramasser des déchets avec lui pour le soutenir et il a été au final reçu par le maire de Grenoble.
Ces deux citoyens se sont investis physiquement. Leur démarche a attiré les médias. Les politiques leur ont ouvert les bras. Les illuminés d’il y a quelques années sont devenus les lanceurs d’alerte d’une crise environnementale devant laquelle notre société avance en tâtonnant.
Des motivations d'origines variées
Pour Gaspard Forest, c’est venu après un accident. Il a eu envie d’œuvrer pour le bien commun, mais en-dehors du cadre policé voire "bourgeois" des associations. Il a expérimenté le nettoyage d’un parc, puis l’entretien d’espaces verts. Il s’est rendu compte que son exemple pouvait déteindre sur les autres. Il a donc essayé d’alerter, à une autre échelle, sur les blocages institutionnels dans le nettoyage des déchets.
Coups d'épée dans l'eau
Pour Gaspard Forest, il n'y a pas eu véritablement de succès. Il a été écouté par les élus mais il a le sentiment que rien n’a changé. Pour Thomas Brail, c’est plus nuancé. Sa rencontre au ministère a été positive. Il a entraîné dans son sillage des associations de protection des arbres. Ils ont pu rappeler par exemple que le seul texte de loi qui interdit la coupe des arbres n’a toujours pas de décret d’application. Mais pour ces responsables associatifs, cette affaire est aussi un indicateur. Celui d’un dysfonctionnement dans la démocratie environnementale. Puisqu’il faut grimper aux arbres pour pouvoir dialoguer avec les décideurs.
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