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Le billet vert. Virus et transports en avion : comment vous protéger

Alors que le mystérieux coronavirus découvert en Chine commence à se répandre en dehors des frontières, peut-on craindre une épidémie mondiale, notamment due aux moyens de transports ? 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
A Pékin, le 23 janvier 2020. La capitale chinoise a annulé les festivités du Nouvel an, en réponse à l'épidemie de coronavirus.  (NOEL CELIS / AFP)

L’OMS n’a pas encore déclaré un risque de pandémie mondiale, mais il est vrai que la propagation du coronavirus, due notamment aux déplacements, augmente proportionnellement avec l’accroissement de la population mondiale. Et, fait aggravant, le Nouvel An chinois provoque des déplacements de centaines de millions de voyageurs asiatiques, donc, des risques accrus de propagation.

En Chine, des dizaines de millions d’habitants sont mis en quarantaine

Et ils sont sans aucun moyen de transports. Pour ouvrir les portes du foyer d’infection, il faudrait, entre autres, mettre en place des millions de caméras thermiques pour détecter et isoler des personnes potentiellement atteintes. C’est donc mission impossible ! Les transports, notamment l’avion, peuvent offrir une porte de sortie internationale au coronavirus, et ce, rapidement.

Il y a 100 ans, la propagation d’un virus prenait des mois à atteindre les différents continents, car il transitait par les bateaux. Il y a 50 ans, cela se calculait en semaines. Aujourd’hui, notamment avec 4 milliards de passagers aériens, on calcule le risque en jours.

Un air plus pur dans le ciel 

Les virus sont les clients les plus nombreux et les plus fidèles des transports en commun dont l’avion. Il y a donc un risque de propagation au-delà des frontières, sur d’autres continents. Compte tenu du nombre de passagers quotidiens, il faut prendre des mesures, y compris dans les aéroports. Par exemple, les bacs aux contrôles de sécurité sont des nids idéaux pour les microbes.

Mais les circuits d’embarquement permettent de repérer les malades ou les personnes à risque, au niveau des portiques de sécurité notamment. De plus, dans les avions modernes, la moitié de l'air est remplacée régulièrement par de l'air extérieur, collecté à l’entrée d’air des réacteurs.

Il est mélangé à l’autre moitié dans la cabine, qui lui, est recyclée par des filtres dont on dit qu’ils sont efficaces à 99,9%. Ils sont d’ailleurs changés systématiquement après 5 000 heures de vol. L'air est ainsi renouvelé toutes les 2 minutes, ce qui est très supérieur aux renouvellements domestiques et dans les bureaux.

Comment vous protéger ?

Préférez un avion de construction récente, ouvrir légèrement l’aérateur au-dessus de votre tête, et si - mais c’est peu probable - vous avez un voisin qui tousse pendant les 8 heures de vol, demandez à changer de place.

Cependant, d’une façon générale, l’air dans les avions y est beaucoup plus pur que dans nos activités quotidiennes. Cela rappelle d’autres endémies comme celle actuelle d’Ebola en Afrique. L’ONG Aviation sans frontières, parrainée par Thomas Pesquet y a envoyé des avions, capables de se poser au cœur des villages infectés pour amener du personnel médical et des médicaments, notamment en RDC.

Des drones seront bientôt déployés pour apporter des médicaments et ramener des poches de sang pour examens. Et bientôt, des ambulances volantes, sortes de taxis aériens automatiques seront expérimentés pour ramener des malades installés dans des "civières bulles", "sous dépression" qui évitent la propagation pendant les voyages, qu’ils soient routiers ou aériens. La rapidité et les moyens mis en œuvre dans ce genre d'endémies sont fondamentaux pour éviter des propagations au niveau mondial.      

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