Législatives 2024 : quelles sont les règles statistiques permettant de garantir la fiabilité des sondages ?
Pour ces élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, comme pour les autres scrutins, plus les jours vont passer et plus les observateurs auront les yeux rivés sur les sondages d'opinion de vote. Ils s'appuient sur une loi mathématique, la loi des grands nombres, qui veut qu’une moyenne observée dans un échantillon de population a de plus en plus de probabilité de se rapprocher de la valeur réelle dans l’ensemble de la population,au fur et à mesure que l’échantillon grandit.
Si l’échantillon est bien représentatif de la population, qu’il est suffisamment important en nombre, en politique on est souvent sur des échantillons de 1000 à 2000 personnes, si la formulation des questions n’est pas biaisée, alors un sondage a donc toutes les chances de refléter l'état de l'opinion à un instant T. En France, la publication des sondages politiques est encadrée par la loi de juillet 1977. La commission des sondages contrôle le détail de la méthodologie employée, ce qu’on appelle les notices, et les instituts une obligation légale de publier leur marge d’erreur.
Cette marge d’erreur dépend essentiellement de la taille de l'échantillon, plus il est grand, plus la marge d’erreur est faible, mais aussi du score mesuré. Plus celui-ci est proche de 50%, plus la marge d’erreur est importante. À l’occasion de cette campagne pour les législatives, la commission des sondages rappelle que les projections en sièges ne sont pas à proprement parler des sondages et qu’ils introduisent de nombreux biais d'interprétation. Pour représenter la future Assemblée nationale, en restant dans la logique du sondage, il faudrait en réalité réaliser 577 sondages, soit un par circonscription, avec à chaque fois un échantillon de la population locale. Comme ce n’est pas possible, les projections en siège se font sur la base d’un sondage national, dont les résultats sont transposés en sièges. Cette méthode ne peut pas tenir compte de façon fine des enjeux locaux, et de la personnalité des candidats..
Des sondages pas plus prédictifs qu'il y a 30 ans
Technologiquement parlant, le recours à internet permet d’obtenir un échantillon représentatif et des réponses à un questionnaire plus rapidement qu’au téléphone ou en face-à-face, donc la photographie statistique de l'opinion est plus efficace, plus instantanée, mais comme parallèlement les opinions politiques sont plus volatiles qu’il y a 30 ans, les sondages ne sont pas plus prédictifs aujourd'hui qu’hier. Le mot d'ordre reste vraiment la prudence dans leur interprétation, surtout lorsque la date du scrutin est encore loin.
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