Les laboratoires pharmaceutiques dans la course aux traitements contre l’obésité

D'ici 2035, deux milliards de personnes seront obèses dans le monde, avec tous les problèmes de santé engendrés. Cela représente un marché gigantesque pour les laboratoires pharmaceutiques
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Wegovy, développé par laboratoire danois Novo Nordisk est prescrit dans certains pays contre l’obésité (photo d'illustration). (IDA MARIE ODGAARD / RITZAU SCANPIX / VIA MAXPPP)

Depuis quelques années arrive une nouvelle génération de médicaments très efficaces, qui permettent de perdre parfois 15 kg en seulement un mois. Le principe est le même pour tous ces traitements : avec un stylo injecteur, une molécule est délivrée toutes les semaines dans le ventre, et imite une hormone secrétée par les intestins. Cela favorise la production d’insuline, qui envoie au cerveau un signal de satiété et coupe la faim. 

Le plus connu de ces médicaments est vanté par les stars d’Hollywood et est même complètement banalisé aux États-Unis. Il s'agit de l’antidiabétique Ozempic, du laboratoire danois Novo Nordisk. Avec la même molécule, son petit frère, le Wegovy, est indiqué contre l’obésité. Un autre médicament est commercialisé aux États-Unis toujours, par Eli Lilly : le Mounjaro. Là aussi, une version "obésité" existe : le Zepbound. Ces deux fabricants, Eli Lilly et Novo Nordisk, viennent d’ailleurs d’annoncer d'importants investissements industriels en France. D’autres laboratoires se sont aussi lancés dans la course au traitement contre l’obésité, comme Roche, AstraZeneca et Pfizer. Le marché devrait atteindre 100 milliards de dollars d’ici 2030.

La prudence française

Si une partie de ces médicaments est déjà approuvée aux États-Unis, où 40% de la population est obèse, en France, seul l’Ozempic est déjà autorisé, et uniquement contre le diabète de type 2. La version "obésité", le Wegovy, devrait être commercialisée l’an prochain et est très attendu. Mais les médecins rappellent que le Wegovy est un traitement contre l’obésité, il s’agit de maigrir pour éviter des problèmes de santé. Il ne concerne pas le simple surpoids. Deuxième point de vigilance, c’est un médicament.

Et comme pour tout médicament, il existe des effets secondaires. Loin d'être ceux du Mediator, cette molécule peut néanmoins provoquer des cancers de la thyroïde, des pancréatites, des occlusions intestinales. Récemment ont été signalés des risques suicidaires ou d'automutilation. Il est donc nécessaire d'évaluer la balance entre les bénéfices et les risques. L’Agence de sécurité du médicament (ANSM) est claire : la balance est positive en cas d'obésité. Mais pour perdre quelques kilos en trop et rentrer dans son maillot de bain cet été, cela ne vaut pas la peine. Il reviendra aux médecins de bien encadrer les prescriptions.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.