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Les premiers effets secondaires du vaccin de Pfizer contre le Covid-19

Quel recul a-t-on sur des vaccins élaborés en quelques mois, s'agissant en plus de vaccins d'un type nouveau ? Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration a publié une première analyse sur le vaccin de Pfizer-BioNTech. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une dose du vaccin Pfizer-BioNTech contre le coronavirus, le 8 décembre 2020, à Newcastle (Royaume-Uni). (OWEN HUMPHREYS / AFP)

On ressent parfois une douleur au bras après un vaccin, ou quelques frissons : aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a aussi repéré ce genre d'effets indésirables dans les données de phase 3 du vaccin de Pfizer-BioNTech contre le Covid-19. L'agence du médicament américaine a donné mardi 8 décembre une première analyse des informations que le laboratoire lui a transmis sur plusieurs milliers de patients vaccinés. Les principaux effets secondaires pour de nombreux patients sont de la fatigue, maux de tête, des frissons, des courbatures voire de la fièvre. Quatre personnes ont aussi eu une paralysie des muscles du visage. Mais pour l’agence, il ne s'agit pas d'une part significative par rapport aux 20 000 personnes qui ont reçu le vaccin. Elle estime donc qu’il ne pose pas de problème de sécurité majeur.

Pour connaître les effets à plus long terme, il va falloir attendre. Les injections pour la phase 3 ont commencé en juillet, il y a donc moins de six mois de recul. Mais c'est en général dans ces premiers mois que l'on repère les effets graves. On ne voit ou on ne comprend les effets d’un médicament ou d’un vaccin, par exemple sur la fertilité, qu’au bout de plusieurs années. C'est pour cela qu'il y a une surveillance de pharmacovigilance, avec des signalements réguliers d'éventuels effets secondaires de vaccin ou de médicament. Mais va-t-on attendre dix ans avant de l’autoriser ? Aujourd’hui, la FDA estime que le bénéfice de ce vaccin pour des personnes âgées ou fragiles contre le Covid-19 est plus grand que le risque qu’elles courent à moyen ou long terme. C’est ce que l’on appelle un calcul de bénéfice-risque. Un calcul que certains patients peuvent contester quand ils se retrouvent eux-mêmes concernés par ces effets secondaires. 
 

Des vaccins d'un nouveau type 

Ces vaccins sont à ARN messager. Ils sont faits à partir du code génétique du virus. On donne à nos cellules un schéma pour qu'elles répliquent une de ses protéines. Une façon d’informer notre système immunitaire sur la stratégie à adopter contre le virus. Ce n’est pas pour autant que l'on va modifier notre code génétique et devenir des mutants : ce code génétique du virus n'atteint pas le noyau de nos cellules et il a une durée de vie très courte.

Cela fait quand même près de trente ans que certains scientifiques travaillent sur cette méthode, notamment pour lutter contre Ebola ou Zika. Leurs tentatives n'avaient pas fonctionné mais ils ont aussi manqué de patients pour les essais cliniques, et de moyens financiers pour leurs travaux contre ces maladies. En revanche, avec la pandémie de Covid, ces deux obstacles ont été levés en très peu de temps.  

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