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Les scientifiques américains réussissent une fusion nucléaire par laser historique : mais pourquoi faire ?

C’est une percée historique : des scientifiques américains ont réussi, dans une expérience de fusion nucléaire par laser, à produire plus d'énergie qu’ils n’en ont consommé.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le laboratoire Lawrence Livermore National Laboratory, LLNL, situé en Californie aux Etats-Unis en 2018 (JASON LAUREA / LAWRENCE LIVERMORE NATIONAL LABO)

Revenons au principe de départ : l'énergie de fusion, c’est celle du soleil. En forçant deux noyaux légers à s’unir pour créer un noyau plus lourd, à très haute température et sous pression, on crée de l'énergie. Cette énergie de fusion, c'est le Graal car c’est une énergie puissante et décarbonée. Elle produit peu de déchets radioactifs, contrairement à l'énergie de fission utilisée dans les centrales nucléaires actuelles. 

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L’expérience a été réalisée la semaine dernière, par ces physiciens du laboratoire californien, LLNL.  Elle fournit la preuve que ce principe physique de fusion, imaginé depuis plus de 50 ans, est bel et bien réalisable pour produire de l'énergie. Dans ce laboratoire, 192 lasers ont en effet été pointés vers une cible de la taille d’un dé à coudre, contenant des atomes d’hydrogène à fusionner. Sous l’effet de la pression et de la chaleur dégagées, les atomes d’hydrogène se sont effectivement rapprochés jusqu’à former de l’hélium et de l'énergie. Les chercheurs ont ainsi réussi à produire trois mégajoules d'énergie alors que seulement deux ont été injectées par les lasers. C’est donc une avancée historique même si l'on est encore très loin d'utiliser cette méthode pour produire de l’électricité dans une centrale

Pourquoi ne pas utiliser cette méthode à grande échelle ? 

Parce que pour utiliser la fusion à l'échelle industrielle, il faudrait créer un flux d'énergie continu : il faudrait produire 10 réactions de fusion par seconde. Or ici, l'expérience ne peut durer au mieux qu’une seconde par jour explique Erik Lefebvre, chef de projet au commissariat à l’énergie atomique.
Par ailleurs ce rendement de 150 %, même s’il représente une percée scientifique indéniable, est encore très loin d’être suffisant pour utiliser cette énergie de fusion à grande échelle.

D'où la question : cette fusion pourra-t-elle un jour produire de l'électricité au quotidien ? Oui, sans doute, mais pas avant 2100. Ce ne sera d'ailleurs peut-être pas avec la technique des lasers, mais plutôt en chauffant les atomes d’hydrogène à 150 millions de degrés, dans un immense réacteur, et en les confinant dans un champ magnétique. Cette technique est utilisée notamment dans le projet international ITER, qui est actuellement en cours de développement, à Cadarache en France.

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