Premier lancement pour Ariane 6 : la fusée doit assurer l’indépendance de l’Europe dans le domaine spatial

Le compte à rebours final est lancé. Avec quatre ans de retard, la fusée Ariane 6 doit s'élever pour la première fois mardi au-dessus de la jungle guyanaise, portant avec elle les espoirs de l'Europe de retrouver un accès autonome à l'espace.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un essai de fusée Ariane 6 au centre spatial guyanais à Kourou, en Guyane française, le 23novmbre 2023. (P. PIRON / ARIANEGROUP)

La fusée Ariane 6 doit décoller pour la première fois de Kourou, mardi 9 juillet à 20 heures (heure de Paris). Un vol inaugural d’autant plus attendu que le programme a pris quatre ans de retard. Un an après le dernier vol d’Ariane 5, qui a cumulé 27 ans de service, la relève est enfin prête. Pour son vol inaugural, Ariane 6 embarquera mardi soir huit cubesats, qui sont des petits satellites de la taille d’une boîte de chaussures, ainsi qu'une masse inerte de deux tonnes embarquée pour simuler les satellites européens Galileo. Au total, la mission doit durer un peu moins de trois heures..
 
Ariane 6 est plus adaptée au marché spatial européen qu'Ariane 5. Alors que la précédente fusée visait à placer en orbite des satellites géostationnaires à 36 000 km d’altitude et coûtait trop cher pour les missions en orbite basse, Ariane 6 peut transporter aussi bien cinq tonnes de matériel à 36 000 kilomètres d'altitude, que 10 tonnes à 100 kilomètres au-dessus de la terre, là où l'on place notamment les constellations de satellites. Ariane 6 est aussi plus flexible. Elle peut être utilisée avec deux ou quatre boosters, selon les besoins. De plus, le moteur de l’étage supérieur peut être réallumable plusieurs fois, pour placer des satellites sur des orbites différentes au cours d’une même mission. Tout cela permet de réduire les coûts d'accès à l’espace. Cette nouvelle fusée est aussi stratégique pour les Européens, puisqu’il s’agit de retrouver un accès autonome à l'espace.


 
Depuis la mise à la retraite d’Ariane 5, l’Europe n’a plus les moyens de mettre en orbite ses propres satellites, la fusée italienne Vega C ayant raté son premier vol commercial en 2022. Aujourd'hui, beaucoup de services du quotidien reposent sur le spatial  (communication, GPS, météo, observations climatiques). En tant que deuxième économie mondiale, l’Europe doit s’assurer d’un accès autonome à l’espace.
 

La concurrence de Space X 


 Les lancements d’Ariane 6, resteront plus coûteux que ceux de la société d’Elon Musk, qui est déjà capable d’effectuer 90 lancements par an avec son Falcon 9. C'est 10 fois plus que ce qui est prévu pour Ariane 6. Les fusées Space X sont aussi en partie réutilisables. Ce n’est pas le cas d’Ariane 6, et il faudra que l'Europe se penche sur cette technologie, estime le patron de l’ESA, l’Agence spatiale européenne. Mais chaque chose en son temps, pour l'instant, le carnet de commandes d'Ariane 6 se remplit bien, 30 missions sont déjà programmées.

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