Réouverture de Notre-Dame : les niveaux de pollution au plomb restent sous surveillance

Après cinq longues années de reconstruction, la cathédrale Notre-Dame s'apprête à rouvrir ses portes samedi. Une cérémonie très attendue, mais qui inquiète certains collectifs de riverains qui suspectent que les niveaux de pollution au plomb, libéré par l'incendie, soient encore trop élevés.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une photographie prise le 24 novembre 2020 à Paris montre l'échafaudage fondu sur le toit de la cathédrale Notre-Dame pendant les travaux de reconstruction. (MARTIN BUREAU / AFP)

Derniers préparatifs vendredi 6 décembre, avant la cérémonie officielle de réouverture de la cathédrale Notre-Dame, en présence notamment de Donald Trump. L'heure est aux célébrations, mais sans vouloir gâcher l'ambiance, il faut rappeler qu'il y a cinq ans, l'incendie de la cathédrale, s'était accompagné d'une pollution au plomb record, et que le secteur reste, encore aujourd'hui, sous surveillance.

Chaque semaine, les techniciens de l'Agence régionale de santé effectuent des relevés de poussières, sur les bancs, les murets, au sol, sur le parvis, et dans les rues adjacentes. Le 15 avril 2019, alors que les flammes ravageaient une large partie de la cathédrale, dont la toiture, elles ont également fait fondre 400 tonnes de plomb.

Des niveaux de pollution préoccupants ?

Le jour de l'incendie, avec la fumée visible dans toute la capitale, un nuage toxique s'est répandu jusque dans les Yvelines. Dans les mois qui suivent, l'ARS constate des niveaux de pollution exceptionnels : jusqu'à 600 000 microgrammes de poussière de plomb au mètre carré sur le parvis de la cathédrale, alors que le seuil d'alerte a été fixé à 5 000 microgrammes.

Des niveaux de pollution qui, selon les dernières analyses réalisées début novembre 2024, sont en dessous du fameux seuil des 5 000 microgrammes au mètre carré. Un palier fixé par les autorités qui n'évalue pas un seuil minimum de toxicité, mais plutôt un niveau de pollution jugé inhabituel et qui mérite de prendre des mesures de contrôle et de nettoyage. Quant aux analyses effectuées auprès des enfants qui habitent ou fréquentent les écoles du quartier, aucun cas d'intoxication directement lié à l'incendie n'a été signalé par les autorités.

L'inquiétude demeure

Le risque reste toutefois présent considèrent certaines associations et collectifs de riverains, qui dénoncent une forme d'omerta, notamment vis-à-vis des ouvriers qui travaillent sur le chantier. Elles rappellent, par ailleurs, que le plomb est toxique même à de très faibles concentrations, et que ce sont les enfants qui sont les plus exposés, avec des risques de retard dans leur développement intellectuel et physique. En 2022, une plainte avait été déposée, pour mise en danger d'autrui. Une plainte toujours en instruction.

Ce qui pose d'autant plus de questions quant à la reconstruction de la toiture, reconstruite à l'identique, et justement avec du plomb. Les avertissements du Haut Conseil de la santé publique étaient pourtant clairs. Selon lui, cette toiture émettrait 21 kilos de plomb par an via les eaux de pluies. La Commission du patrimoine a toutefois préféré émettre un avis favorable, d'autant que, selon les responsables du chantier, les enfants n'ayant pas accès à la toiture, le risque d'intoxication est presque nulle.

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