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Transports : comment expliquer le retard de la France dans l’usage du vélo chez les collégiens et lycéens ?

Les modèles à prendre se trouvent dans les pays d'Europe du Nord, où tout est fait pour faciliter les trajets en vélo des adolescents.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un adolescent sur un vélo à Rouen (Seine-Maritime). (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) vient de dévoiler la première étude nationale sur la pratique du vélo par les collégiens et les lycéens. Constat : ce moyen de transport n’a pas vraiment de succès chez les adolescents pour se rendre en cours. Nous sommes bien loin des habitudes du Danemark ou des Pays-Bas. Là-bas, 75% des élèves viennent au collège ou au lycée à vélo. Chez nous, même si les moyennes varient, c’est cinq ou six fois moins alors que plus de la moitié des élèves habitent à une distance compatible avec un trajet en vélo.

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L’étude, menée auprès de cinq millions d'élèves français, identifie plusieurs causes. D’abord, les abords des établissements ne sont pas suffisamment équipés en pistes cyclables sécurisées. Ensuite : les collèges et lycées manquent clairement de parkings à vélo. La grande majorité des établissements proposent une trentaine de places de stationnement alors qu’ils accueillent entre 400 et 500 élèves.
Et puis, il y a des freins culturels. Chez nous, les parents sont très réticents à laisser leurs enfants seuls sur un vélo pour des raisons de sécurité. En France, un tiers des collégiens se font déposer le matin par leurs parents devant l'établissement.

Les pays d'Europe du Nord en avance

Il y a certainement de l’inspiration à aller chercher dans les pays d'Europe du Nord, explique Elodie Trauchessec de l’Ademe, qui a participé à la rédaction de ce rapport. Là-bas, non seulement les pistes cyclables existent, mais, en plus, elles sont larges. Ce qui permet aux adolescents de venir à l'école à plusieurs, et de rouler de front en sécurité : c'est plus convivial. Ensuite dans ces pays, la pratique du vélo est aussi moins masculine, car on trouve sur le marché davantage de vélo hollandais, y compris pour les enfants. Alors qu'en France, les petits modèles de vélo sont très souvent des VTT de loisirs, avec une barre au milieu et ce n'est pas pratique pour aller au collège en jupe par exemple.

Enfin, au-delà des pistes cyclables bien sûr, ce qui fonctionne aussi pour démocratiser le le vélo : ce sont des systèmes de locations, des ateliers d'entretien ou de réparation, sur place, au collège. Depuis la mise en place de ces initiatives dans certains départements pilotes en France, tels que l’Hérault, la Gironde ou la Savoie, il arrive que dans certains établissements  plus de la moitié des élèves, utilisent leur vélo au quotidien pour venir en cours. 

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