Avec plus d’électrique et toujours beaucoup d’hybride, Toyota lance de nouveaux modèles de voitures pour séduire l'Europe
Toyota va lancer cinq nouveaux modèles de voitures 100% électriques en Europe. Le constructeur automobile japonais se fixe pour horizon 2026. Il entend ainsi répondre aux objectifs européens.
C’est un effet d’annonce important avec force d’images. Le groupe présente une ébauche de SUV électrique compact pour rivaliser avec le modèle Y de l’américain Tesla ou la Volkswagen ID4. La marque premium de Toyota, Lexus, montre également ses ambitions dans le haut de gamme électrique avec le concept de coupé sportif "Electrified". Le PDG de Toyota Europe, Matt Harrison, se montre volontaire : "Il n’y a aucun doute, dit-il, que les électriques joueront un rôle grandissant dans la transition vers un marché européen zéro émission d’ici 2035", comme le veut le Parlement européen.
Déclaration très politique
En réalité, Toyota n’entend pas mettre tous ses œufs dans le même panier du tout-électrique. Le groupe compte vendre au total 10% d’électriques et 80% d’hybrides en Europe en 2025 puis 50% d’électriques en 2030. Le responsable de Toyota Europe reconnaît qu’il est encore trop tôt et trop risqué pour l’environnement, comme pour les clients, de basculer franchement dans le tout électrique. Le 100% électrique est plus difficile et plus cher à produire, faute de lithium en quantité suffisante.
Multi-technologie propre
En annonçant plusieurs nouveaux modèles électriques sans lâcher l’hybride, Toyota privilégie une multi-technologie pour réduire les émissions de CO2 dans laquelle l’hybride (dont l’hybride rechargeable) s’avère plus efficace. Les ingénieurs de Toyota reconnaissent qu’avec une même quantité de lithium, il est possible de fabriquer une voiture électrique, contre 90 modèles hybrides. De quoi permettre d’atteindre largement la sobriété énergétique.
Toyota ne recule pas sur l’électrique mais tempère. Ce qui n’est pas sans rappeler la récente déclaration du Commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, début novembre, plaidant pour une clause de revoyure de l’échéance 2035 pour la fin des voitures thermiques sur le Vieux continent. Le pragmatisme industriel de Toyota répond au pragmatisme politique de Thierry Breton.
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