Aviation : Easyjet se sépare de son directeur général

La compagnie aérienne Easyjet annonce un changement de gouvernance avec le remplacement du directeur général par le directeur financier.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La compagnie aérienne Easyjet se sépare de Johan Lundgren, à la tête de l'entreprise depuis 2017. (HTTPS://IMAGEBROKER.COM/10324627)

L'annonce du départ de Johan Lundgren, jeudi 16 mai, pour la fin de l'année n'a pas plu aux investisseurs en Bourse, puisque l'action d'Easyjet a chuté de 6% à Londres. Après sept ans passés à la tête du groupe, ce directeur général d'origine suédoise, sera donc remplacé par le grand argentier de l'entreprise, le Britannique de 56 ans, Kenton Jarvis, dès le 1er janvier 2025.

Johan Lundgren prend donc officiellement sa retraite, "le moment est venu de passer à autre chose", dit-il, mais l'épisode ne laisse pas le secteur indifférent, d'autant que son départ intervient dans un contexte plutôt favorable pour Easyjet.

Il a su tenir le groupe pendant le creux de la crise Covid et sous son impulsion, la compagnie à bas prix a augmenté ses capacités, avec près de 10% de moyens supplémentaires pour répondre à la demande des voyageurs. Johan Lundgren restera aussi l'homme, qui a commandé pour près de 18 milliards d'euros d'avions Airbus pour renouveler sa flotte.

Des difficultés malgré les investissements

Cependant, Easyjet a beau voir son chiffre d'affaires progresser avec une augmentation de 22% sur un an, l'entreprise n'équilibre toujours pas ses comptes et reste déficitaire sur les derniers mois. Avec un chiffre d'affaires de 3,7 milliards d'euros, les pertes sur le dernier semestre 2023 s'élèvent entre 300 et 400 millions d'euros.

L'entreprise aurait donc besoin de sang neuf, puisque visiblement, le néo-retraité, Johan Lundgren, n'a pas convaincu les investisseurs. Le cours de Bourse d'Easyjet reste inférieur à 60% du niveau auquel il était avant la crise Covid, à l'image du taux de remplissage des avions de la compagnie, qui reste inférieur à celui du concurrent Ryanair.

Cette sanction peut paraître sévère face aux efforts déployés pour redresser la barre, mais les affaires sont les affaires face à des clients qui demandent des billets toujours moins chers pour voyager. Il faut pouvoir répondre à cette demande tout en continuant d'assurer la rentabilité de l'entreprise. Une sanction froide, à la veille d'un été 2024, qu'Easyjet prédit comme record.

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