Énergie : l’Europe souhaite favoriser l'implantation d'éoliennes pour lutter contre la concurrence chinoise
L’Europe avait réussi à s’imposer sur la scène internationale dans l’industrie éolienne, mais la concurrence chinoise a été rude et Pékin a repris la main au niveau mondial au cours des deux dernières années. Hors de question de laisser pourrir la situation estime Bruxelles qui, pour une fois, a décidé de ne pas se placer sur le terrain de la législation mais sur celui, concret, de l’industrialisation.
L’objectif du plan d'action présenté mardi 24 octobre par la Commission européenne est d’améliorer la compétitivité de notre industrie éolienne. Face à la concurrence asiatique à bas coût, nos entreprises européennes ont perdu progressivement des parts de marché. Nous sommes passés de près de 60% de parts de marché en 2017 à la moitié (30%) aujourd’hui. Résultat, nos grands fabricants et installateurs affichent maintenant des pertes.
Raccourcir les délais pour les implantations
La Commission européenne mise sur trois axes : Accorder plus d’autorisations d’implantations, améliorer l’accès au financement européen par les entreprises du secteur via un fonds d’investissement dédié, réviser les processus d’enchères par les États-membres.
Plus d’autorisations accordées, c’est donner un coup d’accélérateur aux énergies renouvelables dans les régions. Raccourcir les délais, c’est faire en sorte que nos industriels ne soient pas pénalisés par une législation trop lente. Aujourd'hui, il faut sept ans pour voir naître un projet sur terre… jusqu’à dix ans pour l’éolien marin. Une éternité.
La législation a freiné nos entreprises et aujourd’hui nous nous en mordons les doigts. Sans parler des oppositions locales, de la part de certains élus et riverains, mais cela ne relève pas de la Commission européenne. Bruxelles chiffre à six milliards d’euros les besoins en investissement pour l’éolien en Europe. Mais selon certains observateurs, il y a là à peine de quoi reprendre du poil de la bête face au plan de relance américain. Le plan IRA (Inflation Reduction Act) de Joe Biden pour défendre les intérêts industriels américains interdit à la Chine d’exporter ses produits vers les États-Unis, ce qui pousse Pékin à inonder une Europe qui a une nouvelle fois trop tardé à trancher et agir.
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