Formation : l’enseignement supérieur pèse de plus en plus dans les contrats d’apprentissage
Selon le ministère du Travail, la tendance se révèle particulièrement forte depuis quatre ans.
Pour une fois, la crise n’y est pour rien puisque le mouvement a été entamé avant la pandémie de Covid-19. Selon les services d’Olivier Dussopt, ministre du Travail, la très forte augmentation des entrées en apprentissage depuis quatre ans est portée à 75% par des étudiants de niveau bac+2. Les bac+3 et plus représentent près de 40% des contrats. Au total, 773 200 contrats d’apprentissage ont débuté l’an dernier, soit 40% de qu’en 2020. Du jamais vu.
Pour le service des statistiques du ministère du Travail (Dares ) cette croissance de l’apprentissage a plusieurs explications. D’abord, la réforme entamée en 2018 a favorisé l’ouverture de centres de formation – les CFA – par les entreprises elles-mêmes. Beaucoup ont ouvert leurs propres structures en interne pour accueillir et former la main d’œuvre dont elles ont besoin, ensuite par l’élargissement de l’apprentissage aux 26-29 ans, et enfin par l’aide exceptionnelle aux entreprises accordée par l’État pour l’embauche d’un apprenti, qui s'élève à 5 000 euros pour l’embauche d’un mineur, 8 000 pour un majeur. Ce dernier point a été mis en place mi-2020 pour répondre à la crise sanitaire.
Des apprentis plus âgés
En passant du lycée à l’enseignement supérieur, les apprentis sont de plus en plus âgés. Concrètement, les mineurs ne représentent plus que 20% des nouveaux contrats contre 37% il y a quatre ans.
Mais la vraie tendance de fond, c'est que les apprentis sont de plus en plus qualifiés. Cela offre aux entreprises un choix plus important en matière de compétences recherchées, et pour les apprentis sortis d'un bac+2 / +3, c'est une belle opportunité de faire leurs preuves et trouver logiquement un emploi plus facilement.
Par secteurs, la part d’apprentis embauchés dans le tertiaire (les services) progresse nettement pour dépasser les 70%. Les chiffres reculent dans l’industrie et la construction. Enfin, on constate une nette féminisation de l’apprentissage : 44% des contrats signée l’année dernière contre 34% en 2018.
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