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Gaz et électricité : le nombre d'incidents de paiement augmente

Le nombre de factures d’énergie impayées par les foyers français est reparti à la hausse l’année dernière. On en dénombre 572 000 pour 2018.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une facture Engie. Anciennement GDF Suez. (MAXPPP)

Le nombre de factures d’énergie impayées par les foyers français est reparti à la hausse l’année dernière. Alors que la fin de la trêve hivernale approche – officiellement le samedi 31 mars – le médiateur national de l’énergie publie des chiffres impressionnants sur la précarité énergétique en France. 

572 000. C’est le nombre de coupures d’électricité et de gaz, ou de limitations de puissance, qui ont été déclarées par les fournisseurs sur l’ensemble de 2018. 4% d'interventions de plus qu’en 2017, année pendant laquelle les litiges avaient baissé de 10%. Ces défaillances concernent aujourd’hui près de quatre millions de ménages, ce qui fait près de sept millions de personnes.  

Prix et pouvoir d’achat

Quelles en sont les causes réelles de cette hausse des interventions de la part des opérateurs ? À la base, il y a la hausse des prix de l’énergie. Sans compter l’autre aspect de la précarité énergétique que sont les passoires thermiques, ces logements mal isolés qui rendent l’habitat énergivore et gonflent les factures. C’est clairement un enjeu de société qui ne semble pas trouver de solutions sur le long terme. En ce qui concerne l’électricité, le prix du kilowatt va encore prendre 5,9% le 1er mai ou 1er juin. Le gouvernement n’a pas encore tranché. La CRE (Commission de Régulation de l’Energie) propose, le gouvernement dispose. C’est Matignon qui tranche en dernier ressort. Des mesures existent déjà pour limiter les effets de la hausse des prix. Outre la trêve hivernale (1er novembre au 31mars) pendant laquelle les fournisseurs ne peuvent pas interrompre l’alimentation en énergie pour une résidence principale au motif d’un impayé, il y a le dispositif du chèque énergie qui aide les ménages en situation de précarité à payer leurs factures ; la prime à la conversion des chaudières au fioul ou au gaz, etc. Mais cette panoplie est loin de régler tous les problèmes. D’autant que certaines mesures sont financées par les factures elles-mêmes, ce qui accentue l’augmentation des factures.  

Le médiateur de l’énergie appelle à aller plus loin

Parmi les mesures supplémentaires proposées par le médiateur de l’énergie figure notamment la mise en place d’un fournisseur de "dernier recours". Ce dernier prendrait le relais pour les ménages qui ne peuvent signer de contrat avec les opérateurs traditionnels à cause de leurs difficultés financières. Le médiateur suggère aussi d’imposer aux loueurs un niveau de performance énergétique minimal qui transformerait une passoire énergétique en habitat digne. Mais, aussi honorable qu’il soit, le médiateur n’enrayera jamais la hausse des cours de l’énergie inscrite dans le long terme. Ce n’est ni sa fonction, ni son rôle. Son rôle est social là où la question est plus d'ordre sociétal, entre production et consommation.

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